Dernière mise à jour le 1 septembre 2014
Scandinavian Institute for Human Rights, 2014
Etude interne du SIHR préparé par Haytham Manna
Adaptation française : René Naba
Scandinavian Institute for Human Rights
1, rue Richard Wagner – 1202 Genève – Suisse
sihr.geneva@gmail.com – www.sihr.net
Haytham Manna
- Président de l’Institut scandinave des droits de l’homme, opposant syrien notoire en exil en France depuis 35 ans, il s’est toujours opposé avec force à toute intervention étrangère dans son pays et prône un règlement politique de la situation en Syrie. Co Fondateur de la Commission arabe des droits humains, président du Bureau international des ONG humanitaires, Haytham Manna siège au comité directeur d’une dizaine d’ONG des droits de l’homme, et est titulaire de plusieurs distinctions honorifiques dans ce domaine : la Medal of Human Rights-National Academy of Sciences-Washington (1996), le Human Rights Watch (1992) et le prix Shamlan pour les droits de l’homme (2010). Manna est le coordinateur adjoint du Comité de coordination nationale pour le changement démocratique en Syrie (CCNCD, l’opposition syrienne non armée composée des partis du centre et de la gauche et constituée de personnalités de la société civile). Il a étudié la médecine, l’anthropologie et le droit international et est auteur d’une quarantaine de livres en arabe, en français et en anglais, notamment The Short Universal Encyclopedia of Human Rights.
Adaptation française de René Naba
- Écrivain et journaliste, en charge de la coordination éditoriale de Madaniya.info, site civique et citoyen qui se propose d’être le rendez-vous de tous les démocrates.
Avant-propos
La branche syrienne de la confrérie des Frères Musulmans a été fondée dans la décennie 1930 par des étudiants syriens, anciens membres de la branche égyptienne de la confrérie. Le mouvement ne se revendique pas comme un parti politique en ce qu’il considère que les partis politiques sont des rassemblements d’athées. Les FM de Syrie constituent une des forces d’opposition au régime baasiste, surtout présente dans les grandes villes du pays, qui abritent de fortes concentrations sunnites: Alep, Damas, Hama, et Homs.
Dans la décennie 1980, le mouvement engagea une lutte armée contre le régime baasiste, organisant des attentats. Frappé d’interdit, il fit l’objet d’une sévère répression notamment lors du soulèvement de Hama (1982) qui firent plusieurs milliers de morts.
En complément à cette étude, le rapport de DIA (Défense intelligence Agency, le service des renseignements de l’armée américaine traitant de la révolte de Hama sera publié ultérieurement sur ce site, en version anglaise et en version française.
Près de vingt ans après, avec l’aide d’un transfuge baasiste, l’ancien vice Président de la République Abdel Halim Khaddam, les Frères Musulmans créent à Bruxelles, le 17 mars 2006, un Front de Salut National. En 2009, au moment de la Guerre de Gaza, la confrérie conclut une trêve avec le pouvoir syrien. Mais un an plus tard, en juillet 2010, Ali sabdr ad Dine Bqyanouni, le chef de la branche syrienne depuis 1996, cède sa place à Mohammed Riyad Al Chaqfeh, qui rompt la trêve avec le régime.
Dans le contexte de la guerre civile syrienne, les Frères Musulmans de Syrie, majoritaires au départ au sein du Conseil national syrien, passent pour bénéficier du soutien combiné de la Turquie et du Qatar, par ricochet de la France.
La situation depuis 2011
Depuis le début de l’année 2011, La confrérie des Frères Musulmans a renoué avec son rêve de s’emparer du pouvoir en Syrie en opérant une mainmise sur le mouvement oppositionnel dans son ensemble tant sur le plan politique que militaire.
Cet objectif présupposait la satisfaction d’une double condition :
- Un financement politique, facile à assurer dans leur cas.
- Une force de frappe militaire, objectif plus difficile à atteindre, mais qui se fera néanmoins via des arrangements avec des organisations militaires, y compris les formations takfiristes et Al Qaida.
(Note du traducteur : Les takfiri (du mot arabe تكفيري, de Takfir wal Hijra (arabe : تكفير والهجرة, Anathème et Exil, est un groupe fondé en 1971.Les takfiristes est un courant de pensée exclusiviste adeptes d’une idéologie violente. Le terme « takfiri » signifie littéralement « excommunication ». Les takfiristes considèrent les musulmans ne partageant pas leur point de vue comme étant des apostats et donc des cibles légitimes pour leurs attaques. Leur idéologie exige la négation (par exportation, conversion ou élimination الإسلام أو القتل أو النفي ) des non-musulmans.
Table des matières
Avant-propos
I – Le régime syrien déblaie la voie : De la main tendue au poing fermé
- A – L’intercession du Cheikh Youssef Al-Qaradawi, du Hamas et de Recep Teyyeb Erdogan
- B – Changement d’attitude à la chute du régime en Irak: La Syrie, lieu de passage et non d’établissement
- C – Liste des prisonniers libérés
II – Sur le chemin de l’armement
- A – Le mode opératoire des Frères musulmans en Syrie
- B – La jonction avec Da’ech
- C – Des exemples de coopération entre les Frères Musulmans avec d’autres formations
III – Les bataillons de la confrérie
- A – Liste des formations bénéficiant du soutien de la Confrérie en Syrie
- B – Coordination avec les services turcs pour la mise sur pied de la brigade de l’Unification (Liwa at Tawhid).
IV – Les relations entre les Frères Musulmans et Al Qaida et les organisations sœurs
- A – Rencontre tripartite FMM de Syrie-Da’ech et les services de renseignements militaires de Turquie
- B – Le gendre de Chaker Absi, Chef du Fatah al Islam, ministre de la défense du gouvernement de coalition
V – L’instrumentalisation de l’opposition politique
- A – Les FM de Syrie font face à un dilemme
VI – Recension des opérations conjointes entre des formations relevant de la mouvance des FM syriens et les formations djihadistes takfiristes :
- A – La liste des organisations fondatrices du « Front Islamique »
- B – Les bataillons relevant de la mouvance des FM syriens
VII – Liste des opérations conjointes impliquant Jobhat An Nosra, des bataillons du Front Islamique, des Frères Musulmans et de l’Armée Syrienne Libre (ASL)
- La recension porte sur quarante opérations en trois ans, confortée par des documents audiovisuels. Soit en moyenne trois opérations en moyenne par mois, y compris la constitution de PC opérationnel conjoint. Un taux qui confirme la forte proximité de Jobhat an Nosra avec les Frères Musulmans de Syrie, quoi qu’ils s’en défendent, et l’Armée Syrienne Libre, laquelle, soulignons-le, est l’interlocutrice attitrée du bloc atlantiste.
I. Le régime syrien déblaie la voie : De la main tendue au poing fermé
Dans la foulée des évènements du 11 septembre 2001, (les raids d’al Qaida contre les symboles de l’hyperpuissance américaine), le président syrien Bachar Al Assad a vite perçu le fait que sa contribution à la « guerre contre le terrorisme » pourrait favoriser son intégration à la communauté internationale.
Sans la moindre hésitation, il est passé alors de la « politique de la main tendue » en direction des groupements religieux à vocation prosélyte à une politique de fermeté à leur égard, jusqu’à les combattre sur le plan de la sécurité. Il a ainsi procédé à l’arrestation de dirigeants d’Al Qaida infiltrés en Syrie et au Liban, dont la puissance s’était manifestée avec éclat lors des affrontements du camp palestinien de Nahr El Bared.
(NDT : Nahr El Bared (Le fleuve froid), camp de réfugiés palestiniens du Nord Liban, limitrophe de la Syrie, a été le théâtre de violents affrontements entre l’armée libanaise et des insurgés islamistes menés par Chaker Absi, chef du Fatah al Islam. 220 morts dont 100 militaires libanais et 80 combattants islamistes ont été dénombrés durant ces combats qui ont duré trois mois de Mai à Juillet 200, un an après l’offensive israélienne contre le Hezbollah au sud Liban. Les pertes de l’armée libanaise excède et de loin la totalité des pertes des forces gouvernementales dans sa confrontation avec Israël. Le meneur Chaker Absi a été exfiltré vers l’Arabie saoudite en 2010. Environ 25 000 réfugiés ont quitté Nahr el-Bared, hébergés dans d’autres camps, notamment au camp de Baddaoui, situé à la périphérie de Tripoli. Le Liban abrite 12 camps palestiniens. Selon un accord de1969, l’armée libanaise n’est pas autorisée à pénétrer dans les camps palestiniens. Ce sont les autorités palestiniennes qui règlent les questions internes de sécurité. Les Palestiniens représentent environ 10% de la population libanaise).
Certains des meneurs, qui ont fui vers la Syrie, ont été arrêtés. Traduits devant la Cour de sureté de l’Etat, ils ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 12 ans de prison.
A. L’intercession du Cheikh Youssef Al-Qaradawi, du Hamas et de Recep Teyyeb Erdogan
Cheikh Youssef Al-Qaradawi, le téléprédicateur égypto qatariote et président de la confédération des Oulémas musulmans, le mouvement palestinien Hamas et le premier ministre turc Recep Teyyeb Erdogan, dès son accession au pouvoir, -trois personnalités de sensibilité néo islamiste-, sont intercédés en faveur des détenus.
Docteur Bachar Al-Assad a promis plus d’une fois de les libérer, à tout le moins de leur faciliter les formalités d’enregistrement dans les registres d’état civil et de délivrance de passeports auprès des ambassades syriennes à l’étranger.
Si des promesses ont été satisfaites partiellement, la fermeté demeurait toutefois l’attitude dominante. Nulle présence symbolique ou effective des Frères Musulmans n’était relevée en Syrie à cette époque. La traque et les arrestations des organisations salafistes extrémistes avaient marginalisé leur présence en Syrie. Sur la base de rapports juridiques et d’études documentées, il est difficile d’affirmer que les Frères Musulmans et les salafistes disposaient d’une forte présence en Syrie entre 2001 et 2003.
Changement d’attitude à la chute du régime en Irak : La Syrie, lieu de passage (Mammar) et non d’établissement (Maqqar).
À la chute du régime en Irak, en 2003, – un pays alors gouvernait par le parti Baas, au pouvoir également à Damas-, le régime syrien s’est senti menacé. Il a veillé alors à renforcer sa position en offrant la possibilité aux djihadistes de s’enrôler pour des combats en Irak, parallèlement à la mise sur pied d’un réseau en rapport avec les organisations terroristes, en tête desquelles Al Qaida. En retour, il avait été convenu qu’Al Qaida décréterait la Syrie un « lieu de passage » (Mammar) et non un « lieu d’établissement » (Maqqar). C’est ce qui s’est effectivement produit.
Lors du soulèvement populaire de Dera’a, le 18 mars 2011, le régime syrien s’est rendu compte que la stratégie qu’il avait suivie jusque-là pour faire face aux manifestations pacifiques, notamment le recours à la force pour la répression des manifestations au prétexte de la présence de bandes terroristes organisées parmi les protestataires n’était pas convaincante et ne convainquait pas même ceux qui s’y livraient, alors même que plusieurs cellules djihadistes extrémistes (Al Qaida et ses organisations sœurs) avaient déjà commencé à se mouvoir en Libye, dans le Sinaï et pointaient déjà leur regard sur la Syrie.
Ces cellules étaient constituées d’une série de mini formations ultra secrètes, sans attache organisationnelle, davantage agrégées par une convergence idéologique que par une coopération militaire ou politique. À ce stade, le pouvoir a opéré un brusque changement de cap, libérant, en Mai 2011, les prisonniers d’Al Qaida qu’il détenait dans ses prisons, de même que tous les détenus salafistes syriens, toutes catégories confondues, y compris les détenus de nationalité étrangère.
Parmi les prisonniers libérés figuraient :
- Abou Mousa’ab As Soury (de son vrai nom Moustapha Sitt Maryam Mazzyk), un des théoriciens les plus en vue d’Al Qaida.
- Abou Khaled As Soury (Abou Oumeir As Shamy), un des vétérans du djihadisme, ancien lieutenant d’Oussama Ben Laden à Peshawar (Pakistan), avant de devenir le bras droit d’Abou Mous’ab Az Zarkaoui en Irak, puis d’Omar Al Baghdadi. Fortement lié au chef tchétchène Khattab, Abou Khaled As Soury a passé plus de quarante ans de sa vie sur les théâtres du djihad en Afghanistan, en Bosnie et en Tchétchénie. Assassiné par ses paires le 14/02/2014. (NDT: Khattab, de son vrai nom Samir Saleh Abdallah al-Souwaiyem dit Ibn al-Khattab (arabe:ابن الخطاب) né à Arar en Arabie saoudite en 1969 et tué vers le 20 mars 2002 en Tchétchénie (Russie), à 33 ans. Appelé souvent l’Émir Khattab, c’est un chef de guerre islamiste connu pour ses opérations militaires en Tchétchénie contre les forces fédérales russes lors des première et seconde guerres de Tchétchénie. Entre 1993 et 1995, Khattab combat au côté de l’opposition islamiste durant la guerre civile au Tadjikistan. Khattab était considéré par les Etats-Unis et la Russie comme lié à Al Qaida).
- Hassan Abboud, fondateur du Mouvement islamiste « Ahrar As Sham », « Les hommes Libres de Damas » ou « Les hommes Libres du Levant », par référence au Bilad As Sham, les pays du levant, autrement dit le bassin historique de la Syrie.
- Zahrane Allouche, fondateur de « Liwa al Islam-Brigade de l’Islam »
- Ahmad Issa As Sheikh, fondateur du mouvement « Soukour as Sham (Les faucons du Levant) ».
Ces cinq djihadistes ont gelé la fatwa décrétant la Syrie comme « lieu de passage » pour lui substituer un autre décrétant la Syrie comme « lieu d’établissement » à leur opération. Ils ont de ce fait entrepris de constituer des organisations salafistes djihadistes et d’autres formations extrémistes de type Al Qaida sur le territoire même de la Syrie.
Les courants salafistes, proches d’Al Qaida, au sens classique du terme, ont fait alors, pour la première fois, leur apparition sous forme de formations politiques, à l’instar de :
- Harakat Al Mou’minine Youcharikoun» (Le mouvement des croyants participants, sous la direction de Loai Al Zoebi, un des membres les plus en vue de « l’Avant garde combattantes des Frères musulmans » – At Taliha Al Mouqatila Lil Ikhwane Al Mouslimine), en même temps qu’un des plus en vue des compagnons d’Oussama Ben Laden au Soudan.
- Le courant d’Al Oumma au Levant (Tayyar Al Oumma fi Bilad As Sham), sous le commandement de Nader Assaad Bayyoud Al Tamimi, un palestinien.
- Avec une dérive vers la violence armée au point que certaines de ces formations ont servi de passerelle de jonction vers Da’ech, l’Etat islamique en l’Irak et au Levant), Jobhat An Nosra et le « Mouvement des Hommes Libres du Levant ».
Il est indiscutable que le retour vers leur région natale de deux plus importants représentants de l’aile dure de « l’avant-garde de la confrérie » – Loua’y Al Zoebi et Abou Bassir AT-Tartourssy vers Dera’a, pour le premier, et Lattaquieh, pour le second, en vue de prendre le commandement des formations radicales rebelles au pouvoir syrien, a donner à penser que la confrérie des Frères Musulmans s’apprêtait à remettre en activités ses anciens réseaux.
« L’Avant garde combattantes des Frères musulmans » – At Taliha Al Mouqatila Lil Ikhwane Al Mouslimine), surgie dans la décennie 1970, s’était distinguée lors de la révolte armée islamiste de Hama, en Février 1982 et avait été anéantie par le régime syrien.
II. Sur le chemin de l’armement
Les Frères musulmans ont hésité à soutenir le soulèvement à ses débuts, en 2011. Mais lorsque les protestations ont pris de l’ampleur au point d’évoluer vers une véritable révolution, ils ont alors décidé d’engager une stratégie de conquête du pouvoir, en commençant à restaurer leur influence à travers un réseau d’alliances souples avec des personnalités libérales et islamistes indépendants, via le Conseil National Syrien (CNS).
((NDT: Le Conseil National Syrien, qui avait vocation à fédérer les composantes de l’opposition syrienne a été créé sous l’égide de la Turquie, avec le soutien de la France et de Qatar. Il a eu comme premier président, l’universitaire franco syrien Bourhan Ghalioun et pour porte-parole, Basma Kodmani, également une universitaire franco syrienne)).
A. Le mode opératoire des Frères musulmans en Syrie
Les Frères musulmans ont opéré à trois niveaux : politique, humanitaire et militaire : Le système d’alliances noué au sein du CNS s’est doublé d’une campagne de secours humanitaire aux victimes de la révolution, une campagne dirigée personnellement par Mohamad Farouk Tayfour, adjoint au contrôleur général de la confrérie qui en a pris la direction dès le premier congrès du CNS à Tunis.
Elle s’est accompagnée d’un soutien logistique aux révolutionnaires, parallèlement à la constitution d’unités combattantes, autonomes militairement et financièrement, de manière à ne pas pâtir des insuffisances des unités similaires relevant de « L’Armée Libre syrienne », formé par les dissidents des forces gouvernementales.
B. La jonction avec Da’ech
Un tournant majeur est intervenu avec la jonction de l’avant garde des Frères Musulmans de Syrie et l’Etat de l’Iraq Islamique (le père directe de Da’ech). Suite à des pourparlers entre d’anciens prisonniers syriens relevant des Frères Musulmans, en association avec d’autres anciens détenus salafistes, avec Da’ech, la décision a été prise de dépêcher vers Tripoli (grande ville sunnite du Nord Liban), la Jordanie et la Syrie, des partisans de cette formation auparavant exclusivement concentrée sur l’Irak.
L’islam politique syrien, sous la houlette des Frères Musulmans, des salafistes et le concours de dissidents de la Faculté chargée de l’enseignement de la Charia, va alors mettre à profit cette conjoncture pour renforcer son audience et son influence, assumant un rôle d’endoctrinement et de mobilisation de l’opinion.
Ci joint des exemples de coopération entre les Frères Musulmans :
La branche syrienne des Frères Musulmans était divisée entre partisans et adversaires de l’armement de ses membres, entre partisans et adversaires de la migration (l’accueil de combattants étrangers mus par la foi du djihad). Le Bloc de Damas, représenté par Issam Al Attar, était farouchement hostile au recours aux armes, soucieux d’éviter la répétition des erreurs commises lors du soulèvement de Hama, en 1982, par « l’avant-garde combattante » dont le comportement a été à l’origine de la confrontation meurtrière avec l‘armée syrienne.
(NDT : Issam al Attar, une des figures historiques des Frères Musulmans syriens, longtemps refugié en Allemagne, est le frère de Najjah Al Attar, longtemps ministre de la culture du gouvernement baasiste et vice-président en Syrie).
Face à Issam Attar et au bloc de Damas, se dressait Mohamad Farouk Tayfour, soutenu par deux blocs -le bloc d’Alep et le bloc de Hama- et d’un groupe d’anciens dirigeants de l’avant-garde combattante. Adjoint au contrôleur de la confrérie, l’homme qui a initié la campagne de secours humanitaires aux victimes, Tayfour est désigné en interne d’Ingénieur des explosifs. Il bénéficiait surtout de l’aval de l’actuel chef de la branche syrienne de la confrérie Riyad Al Chafaka, et, dernier et non le moindre, de la caution d’Ahmad Ramadan, un ténébreux dirigeant, qui tient les cordons de la bourse et qui dispose d’un vaste réseau de relations allant du Hamas au Hezbollah libanais.
A noter que les plus théoriciens les plus éminents d’Al Qaida opérant en Syrie sont en fait des membres de « l’Avant-garde combattante relevant de la branche syrienne des Frères musulmans ». N’ayant jamais proclamé leur dissidence de la confrérie, ils ont opéré un glissement fluide de la confrérie vers Al Qaida.
Parmi eux, d’éminents compagnons d’Oussama Ben Laden: Abou Bassir at Tartoussy (Abdel Moneim Moustapha Abou Halima), un théoricien d’Al Qaida, Abou Khaled Al Soury, et Loua’y Al Zoebi, compagnon de route de Ben Laden au Soudan, par ailleurs dirigeant du Harakat Al Mou’minine Youcharikoun» (Le mouvement des croyants participants), la une coquille politique destinée à masquer ses activités.
III. Les bataillons de la confrérie
L’idée de constituer d’unités combattantes a germé très tôt dans l’esprit de la direction des Frères Musulmans. Elle répondait à un triple objectif : Maitriser la conduite des opérations en Syrie ; S’assurer, via un tel dispositif de sauvegarde, de la prise du pouvoir, lors de la période transitoire succédant à la chute du régime, avoir la haute main sur la composition de la future armée syrienne.
En raison des divergences entre le bloc de Hama, dirigé par Mohamad Farouk Tayfour et Riyad Al Chafaka, d’une part, et le bloc d’Alep, dirigé par Saddreddine Bayanouni, d’autre part, la confrérie a décidé de deux se doter de deux entités, ayant l’une comme l’autre une vocation civile et humanitariste, en apparence, mais qui sont en réalité deux entités militaires :
– Le « Haut Comité pour la Protection des Civils », présidé par Nazir Al Hakim et dirigé par Haytham Rahmé (Imam d’une mosquée en Suède) avec pour zone de déploiement Homs, Hama. Sa création a été annoncée au Caire, en 2012, sous le parrainage et le soutien des Frères musulmans d’Egypte. http://www.youtube.com/watch?v=d4bcpSSuam4
– Le « Collectif de l’Action Nationale », présidée par un membre en activité de la confrérie, M. Ahmad Ramadan, qui a assumé un rôle majeur par l’achat de la loyauté d’unités combattantes en faveur des Frères musulmans et dans l’établissement de canaux de communications avec les fractions extrémistes djihadistes proches d’Al Qaida.
En superposition à ces deux entités, les Frères Musulmans ont apporté leur soutien à une structure militaire portant le nom de Hay’at Dourouh Al Saoura» – Comité des boucliers de la révolution», sous la supervision du Parti de la Justice et du Développement, plus connue comme étant les Frères Musulmans de Turquie. Pour rappel, le Parti de la Justice et du Développement de Turquie est présidé par le premier ministre turc Reccep Teyyeb Erdogan. http://www.youtube.com/watch?v=ecldcfDTPOE
Dirigés par le Général Samir Ahmad Hamza, les « Boucliers de la révolution », font partie intégrante de l’Etat-Major de l’Armée Syrienne Libre. Très actifs dans le secteur d’Idlib et de Hama, ses chefs nient leur appartenance aux Frères musulmans. Mais en dépit du démenti, un de leur compagnon d’armes, Ahmad Issa Al Sheikh, un dirigeant des « Faucons de Damas » a confirmé leur appartenance. http://www.youtube.com/watch?v=UKay85etOVw
Des déclarations contradictoires sur ce sujet ont émané des dirigeants de la confrérie en vue de brouiller les pistes.
Si le porte-parole du mouvement, Moulhem Droury, a annoncé, en Août 2013, la mise sur pied de bataillons pour les combats à l’intérieur de la Syrie, le contrôleur général de la branche syrienne de la confrérie, Riyad Al Chafaka et son porte-parole Zouheir Salem, ont démenti ce fait, quand bien même ce dernier a soutenu la légitimité de l’action armée, dans diverses déclarations à la presse, allant même jusqu’à proclamer la légitimité de l’action armée contre le régime. L’action armée est la voie choisie par les opposants en guise d’armes d’auto-défense. Zouhair Salem a refusé en conséquence de souscrire au mot d’ordre trinitaire : « Non à la violence, Non au confessionnalisme, Non à l’intervention étrangère ».
Les formations supposées avoir bénéficié du soutien abondant et généreux des Frères musulmans en Syrie :
- La Brigade Al Farouk, à Homs, dirigée à l’époque par l’officier dissident Abdel Kader Tlass, notamment lors de la célèbre bataille de Bab Amro.
- La Brigade de l’Unification (Liwa at Tawhid), à Alep.
- Les « Faucons de Damas », à Djabbal Az-Zawiya, et les « Hommes Libres » d’Idlib.
La confrérie a fait pression sur ces groupements pour se maintenir à distance des combattants de «l’Avant-garde combattante», la matrice originelle des formations militaires des Frères Musulmans, responsable de la déconfiture de Hama, en 1982, et des autres formations proches d’Al Qaida. La confrérie, dans le même ordre d’idées, a privé de son soutien Jobhat An Nosra, et le radical Abou Bassir At Tartoussy et son compère Loua’y Zoebi.
Soucieuse d’ancrer son statut d’acteur politique pragmatique, la confrérie était soucieuse de cultiver sa différence vis-à-vis de ces formations extrémistes pour être agrée par la communauté internationale en tant que représentatif du courant de l’Islam politique modéré et redorer son image auprès des Syriens et l’opinion internationale.
Sur le terrain, en fait, il en allait tout différemment. Elle n’a jamais interdit les alliances et la coopération avec les organisations extrémistes y compris celle proches ou relevant d’Al Qaida.
La confrérie a ainsi contribué à la mise sur pied de la brigade de l’Unification (Liwa at Tawhid), dirigée alors par Abdel Kader As Saleh (de son vrai nom Hajji Mareh), au croisement d’un réseau pluridimensionnel de nature familial, tribal et commercial, dans le Nord de la Syrie. Ce chef tribal servait en fait de vitrine commerciale au gros financier de la brigade de l’unification, Abdel Aziz Salamah, qui était en fait le représentant commercial de la confrérie pour le Nord de la Syrie.
En un déploiement arachnéen, Salamah était lui-même en rapport d’affaires avec la chambre de commerce turque, laquelle est, elle-même, présidée par un dirigeant du Parti de la Justice et du Développement.
A. Coordination avec les services turcs pour la mise sur pied de la brigade de l’Unification (Liwa at Tawhid)
Par l’entremise de son bureau de liaison à Istanbul, animé par Mohamad Farouk Tayfour, la confrérie a assuré la jonction des organisations combattantes syriennes avec les services de renseignements turcs. L’accord conclu début 2012 entre les services turcs et la confrérie a débouché sur la constitution d’une Brigade de l’Unification forte de 14 sections.
De même, la confrérie a contribué à la constitution de la Brigade « Ahrar as Sham » (Les hommes Libres du Levant»), en Mai 2011, en y détachant nombre de ses adhérents à son fonctionnement, notamment après la libération d’islamistes de la prison de Saydanaya, parmi lesquels figurait Hassan Abboud, le chef de ce groupement.
Ahrar As Sham est la première organisation djihadiste syrienne à avoir accepté en son sein des djihadistes non syriens d’autres pays, notamment des Moudjahidines d’Al Qaida, des anciens Moudjahidines et des djihadistes encore affiliés à Al Qaida.
Ahrar As Sham a ainsi accueilli en son sein Abou Khaled As Soury, un de ses fondateurs. « Ahrar As Sham » fait partie du front Islamique. Personnage mystérieux, Abou Khaled As Soury est également un dirigeant d’Al Qaida, proche d’Oussama Ben Laden et qui opérait en coordination avec le journaliste d’Al Jazira Tayssir Allouni.
(NDT Tayseer Allouni, journaliste hispano-syrien de la chaine Al Jazira, né à Deir ez-Zor en Syrie le 20mars1955, est le premier journaliste à avoir fait une interview avec Oussama ben Laden après les attentats du 11 septembre 2001. En 1999, il est désigné correspondant de la chaîne à Kaboul. Il a couvert la guerre contre l’Afghanistan et l’Irak. Lors de la guerre contre l’Afghanistan, son bureau à Kaboula été bombardé par l’US Air Force. Il en a été de même lors la guerre contre l’Irak où son bureau de Bagdad fut à son tour bombardé, tuant le journaliste jordanien Tarek Ayyoub. Allouni a été arrêté en Espagne le 8 septembre 2003 sur renseignements fournis au gouvernement de José María Aznar par la CIA qui l’accusait d’être un militant d’Al-Qaida. Le 26 septembre 2005, Allouni est innocenté d’avoir appartenu à al-Qaida mais il est inculpé d’avoir collaboré avec un réseau terroriste et il est condamné à 7 ans de prison ferme. Allouni rejette toute connexion avec le réseau.)
Ayman Al Zawahiri, à l’époque bras droit de Ben Laden, l’avait qualifié Abou Khaled As Soury comme étant « un des meilleurs à avoir informé et fait connaitre » son organisation, le chargeant de régler le différend entre Abou Mohamad Al-Joulani, Emir du Jobhat An Nosra et Abou Bakr Al Baghdadi, Emir de Da’ech jazira.
Parmi les autres détachés de la confrérie auprès d’Ahrar As Sham figure enfin Abou Mohamad Al Faransi, qui faisait office d’Imam général de la brigade Mouss’ab Ben Omeir, relevant d’Ahrar As Sham et Abou Firas alssouri. Toutefois la plupart d’entre eux finiront par rallier Jobhat an Nosra dans la foulée de l’annonce sa constitution, fin 2011, créant une vive tension entre Ahrar As Sham et Jobhat an Nosra.
IV. Les relations entre les Frères Musulmans et Al Qaida et les organisations sœurs
Les Frères Musulmans avaient dès le départ des visées sur le Conseil national Syrien, particulièrement le souci d’avoir la haute main sur son orientation et sa direction. Cet objectif ne pouvait être atteint sans la satisfaction de deux conditions :
– MONOPOLISER pour le compte de la confrérie le soutien du parrain régional tant sur le plan financier que politique. Cet objectif a été atteint via le Qatar et la Turquie ; le Qatar en sa qualité de principal bailleur de fonds actuel des diverses composantes de la confrérie dans le Monde arabe, et la Turquie, frontalière de la Syrie, qui a ouvert largement ses portes à tous les mouvements politiques et militaires islamistes, indépendamment de leurs programmes.
– OCCUPER le terrain et DISPOSER de la force militaire ; deux éléments à l’effet de mettre la confrérie en mesure de faire face aux formations d’Al Qaida. Mais du fait de sa faiblesse, sur le plan opérationnel en Syrie, la confrérie se devait de faire un choix, soit perdre le pouvoir auquel elle rêvait, soit conclure des arrangements avec ces organisations solides en vue de les rallier à sa cause.
Les relations entre les Frères musulmans de Syrie et les organisations islamistes takfiristes extrémistes ont commencé très tôt, quoique d’une manière secrète. Elles se sont manifestées au grand jour lorsque les bataillons financés par la confrérie ont commencé à se livrer à des opérations communes avec Jobhat An Nosra ou le Front Islamique.
Les FM syriens accueillaient dans leurs rangs les combattants étrangers venus des pays étrangers, puis les orienter vers Jobhat An Nosra et consoeurs pour dégager leur responsabilité des opérations-suicides programmées et revendiquées par ces organisations, sans pour autant condamner ces opérations, sans jamais condamner les tirs de saturations (bombardements aveugles) auxquelles elles se livraient à l‘encontre des populations civiles.
Un fait notable: Riyad Al Chafaka, le contrôleur général de la confrérie pour la Syrie, et son adjoint, Mohamad Farouk Tayfour, ont protesté contre la décision de l’administration américaine d’inscrire Jobhat An Nosra sur les liste des organisations terroristes, au prétexte que « toute arme contre le régime syrien est sacrée », alors même que Jobhat An Nosra avait fait acte d’allégeance à Ayman al Zawahiri, le successeur de Ben Laden, dans une proclamation parue sur son premier site électronique, alors même que Abou Mohammad Al Joulani, le chef de Jobhat An Nosra, avait reçu son commandement de Baghdadi en personne, en Irak.
A noter en outre, les proclamations de soutien en faveur de Jobhat An Nosra émanant de la part de Hajji Mareh (Abbel Kader Saleh), chef de la Brigade de l’Unification, une émanation des Frères Musulmans. Hajji Mareh s’est même félicité du haut degré de coordination entre sa brigade de l’unification et les autres formations opérant sur le terrain. Il a spécifié que la seule divergence entre la brigade de l’unification et Jobhat An Nosra était d’ordre politique, sans la moindre divergence militaire. « Nous sommes d’accord sur le plan militaire, la divergence est d’ordre politique ».
http://www.alarabiya.cc/articles/2013/03/05/269673.html
Auparavant, à l’instar de ses compères, il s’était élevé contre l’inscription de Jobhat An Nosra sur la liste des organisations terroristes.
Liwa Al Tawhid (la brigade de l’Unification), financée par les Frères musulmans, a eu un rôle primordial dans la mise sur pied d’une instance de légitimation de la révolution à Alep (Hay’at al Char’yah fi Halab), par alliance avec Jobhat An Nosra, « Ahrar As Sham » (le mouvement des hommes libres du Levant), avant le retrait de Jobhat An Nosra de cette instance pour désaccord.
Achraf Moqdad, un opposant syrien, soutient qu’Ahmad Ramadan, un des dirigeants de la confrérie, a facilité l’admission de Jobhat Al Oumma, une émanation d’Al Qaida, au sein du Front des Révolutionnaires Syriens, où elle était représentée par son Chef Abou Hammam.
Ci-joint quelques exemples d’opérations conjointes entre Jobhat an Nosra et les Frères musulmans de Syrie :
Sur le terrain, des opérations ont été menés soit en duo Jobhat An Nosra et Liwa AtTawhid (FM), soit en trio Jobhat An Nosra et Da’ech, signant concrètement leur coopération militaire. http://www.hanein.info/vb/showthread.php?t=294183
En duo, Jobhat an Nosra et Liwa At Tawhid ont ainsi mené un assaut conjoint contre la caserne Hanano à Alep. http://odnoklassniki.ru/video/3423405470
De même, les combattants de Jobhat An Nosra ont participé à la bataille pour le contrôle du siège de la radio syrienne à Alep, sous le commandement de Liwa Al Tawid (Frères Musulmans). D’autres assauts ont été menés conjointement par le trio Liwa Al Tawhid, Jobhat an Nosra et Da’ech. http://www.youtube.com/watch?v=h0o-i32ouGo
dans le même ordre d’idées, un PC conjoint a été constitué dans le secteur sud de la vile d’Alep, baptisé Al Fatah Moubine (Victoire certaine), pour la synchronisation des opérations conjointes de Jobhat an Nosra, Liwa At Tawhid (Frères musulmans), Ahrar As Sham et le mouvement Fajr as Cham, relevant du Front islamique.
Liwa At Tawhid constitue un cas unique dans le domaine de la stratégie d’alliance par son aptitude à coordonner ses activités avec des forces contradictoires tant sur le plan interne que sur le plan extérieur. Des personnalités avisées de l’opposition syrienne le considère comme l’artisan du rapprochement entre l’Islam politique, représenté par les Frères Musulmans et l’Islam salafiste, d’une part, et les formations takfiristes extrémistes, proches d’Al Qaida, d’autre part.
Liwa At Tawhid a servi d’intermédiaire dans le règlement des différends, particulièrement le conflit entre Da’ech et Assifat al Chimal (Tempête du Nord), dans le secteur d’A’Azaz à Alep.
Il est à signaler que les combattants du Liwa at Tawhid portaient sur le front de bandeaux noirs portant l’inscription de la rituelle profession de foi des Musulmans « La illa Illa allah – Il ‘y a de Dieu que Dieu ». Par la suite ils remplaceront les bandeaux noirs par des bandeaux blancs sans la moindre inscription.
A. Rencontre tripartite FMM de Syrie-Da’ech et les services de renseignements militaires de Turquie
Sur la foi d’un rapport secret de l’Armée Syrienne Libre (ASL), une rencontre secrète s’est tenue le 27 novembre 2013 à Gaziantep (Turquie) entre des représentants des FM de Syrie, des dirigeants de Da’ech, en présence d’un responsable des renseignements militaires turcs pour envisager une coordination entre ses deux formations combattantes syriennes.
B. Le gendre de Chaker Absi, Chef du Fatah al Islam, ministre de la défense du gouvernement de coalition
Indice complémentaire de l’interactivité complexe entre les FM de Syrie et Al Qaida est la présence de Ali Al Ahmad, dissident des FM, puis réintégré au sein de la structure. Propriétaire du site arabophone « souriyoun.net », il se revendique de la tendance d’Abou Bassir Al Tartoussy, l’idéologue d’Al Qaida, un proche d’Abdallah Al Tantawi, le président de la Ligue des intellectuels du Levant et membre de la confrérie.
Très proche par ailleurs d’Adnane Saad Eddin, le précédent contrôleur général des FM de Syrie dans la décennie 1080, coïncidant avec la révolte de Hama en 1982, Abou Bassir at Tartoussy est, par ailleurs, proche de Rached Ghannouchi.
Le chef du parti An Nahda (Tunisie) avait en effet noué des relations d’amitié avec le groupe des FM de Syrie du temps de leur exil commun à Londres, notamment Saddredine Bayanouni, Ahmad Ramadan, Obeida Nahhas et Walid Safour. Le groupe coopérait en outre avec Ibrahim Mounir, adjoint au contrôleur général des FM d’Egypte.
Dernier et non le moindre des indices, selon le témoignage de précédents responsables au sein de l’Etat-major de l’opposition, Mohammad Farouk Tayfour, l’homme fort des FM de Syrie, est lié par des liens familiaux avec Chaker Absi, via Yasser Inad, le gendre du chef du Fateh al Islam (Cf. plus haut l’épisode de Nahr El Bared). Yasser Inad, le gendre, est ministre de la défense de la coalition.
V. L’instrumentalisation de l’opposition politique
Les Frères Musulmans de Syrie ont mené de pair une stratégie visant à dominer l’opposition politique tout en élargissant le cercle de leurs alliances militaires avec l’Armée Syrienne Libre (ASL) et les phalanges islamistes qu’elles soient modérées, salafistes, ou de la mouvance d’Al Qaida.
De par son réseau d’alliances et sa force de frappe financière, la confrérie a ainsi réussi à exercer son emprise sur le Conseil National Syrien, dès son lancement, via son alliance avec le groupe connu sous le nom de « La Déclaration de Damas », ainsi qu’avec des laïcs et des libéraux, sans que les divergences idéologiques entre les FM et les laïcs et y fassent obstacle.
La démission de Moaz Al Khatib, un des nombreux présidents du CNS, a affaibli le rôle dominant des FM. Mais la rivalité entre pro saoudiens et pro Qataris au sein de la coalition leur a permis de jouer sur ses contradictions et de restaurer leur prépondérance, pratiquant un politique duale, soutenant, d’un côté, la tenue de la conférence de paix de Genève (Genève 2), se maintenant à distance, de l’autre côté.
Le soutien du Qatar et de la Turquie à son positionnement de balancement lui a permis de glaner pour le compte de la confrérie le tiers des sièges de la coalition nationale lors du renouvellement de cette instance en Mars 2014, un deuxième tiers est revenu aux autres membres de la coalition.
Les FM de Syrie ont réussi à imposer leurs vues et leurs hommes au sein des diverses combinaisons de la Coalition. Ahmad Tohmé, chef du gouvernement provisoire et son conseiller, Mohamad As Sarminy, sont des membres des FM Syrie, de même que le ministre de l’éducation et plusieurs hauts fonctionnaires de ce ministère. Une relation étroite existe en outre entre les FM de Syrie et le ministre de la défense démissionnaire Assad Moustapha.
Les FM de Syrie ont appuyé avec force la désignation de personnalités proches de ses vues au sein de la structure dirigeante. Il en été ainsi de Haytham Al Maleh, (un proche d’Issam Al Attar mais contrairement à sa position il a soutenu farouchement la militarisation), président de la commission juridique de la coalition. Poste stratégique s’il en est qui permet de modifier les lois en fonction des rapports de force et des intérêts du plu fort. Le président de la commission juridique réside alternativement entre Bruxelles, Le Caire, l’Allemagne. De juriste et avocat, il s’est transformé en investisseur éminent.
La plupart des membres de La Ligue des Intellectuels du Levant sont membres de la branche syrienne de la confrérie. Selon des observateurs, 75 pour cent de cette association appartiennent soit à la branche syrienne, soit à la structure mondiale de la confrérie.
De surcroit, les FM de Syrie, via leurs formations combattantes ou soutenues par elle, ont favorablement accueilli l’afflux de combattants étrangers vers la Syrie, facilité d’ailleurs par la décision des autorités turques de laisser le libre passage aux frontières, sans véritables contrôles d’ailleurs, quand bien même les volontaires disposaient de faux papiers. Les combattants étrangers ont souvent été placés en première ligne des fronts. Bon nombre y ont trouvé la mort. Les FM de Syrie ont pu ainsi se targuer de victoires militaires et renforcer leur prestige moral, au détriment des combattants étrangers et sur leurs cadavres
Les FM de Syrie ont fait office de réceptacle aux combattants étrangers qui y transitaient souvent à la recherche d’un Emir, avant de s’enrôler au sein d’organisations plus extrémistes du genre Jobhat An Nosra ou Da’ech. De leur côté, les FM facilitaient leur transition vers d’autres organisations afin d’écarter toute suspicion sur son rôle.
Les FM de Syrie face à un dilemme
– Soit poursuivre sur la même voie, ce qui aboutirait à les classer comme organisation terroriste, à l’image de ce qui s’est produit en Egypte et en Arabie saoudite. Des formations modérées de l’Armée syrienne Libre (ASL) ont déjà plaidé en ce sens considérant que la branche syrienne des FM et ses structures annexes constituent des organisations terroristes en raison du volume et de la nature de l’aide que la confrérie octroie aux organisations les plus extrémistes.
– Soit mettre un terme à sa duplicité en tenant un discours unique et en rompant ses liens avec les organisations les plus extrémistes. Promouvoir exclusivement des objectifs nationaux, sans la moindre référence partisane ou confessionnelle.
Deux options amères pour les FM syriens qui ont senti, à diverses phases, au cours des trois ans du conflit, au seuil du pouvoir à Damas.
VI. Recension des opérations conjointes entre des formations relevant de la mouvance des FM syriens et les formations djihadistes takfiristes :
La liste des organisations fondatrices du « Front Islamique »
- Ahrar as Sham (dans la totalité des départements syriens)
- Les bataillons de la croyance combattante (Al Imane Al Mouqatila), opérant dans le District de Damas et sa périphérie
- Le bataillon Hamza Ben Abdel Mottaleb (District De damas et ses environs)
- Le bataillon des faucons de l’Islam (Soukour al Islam) : District de Damas et sa périphérie
- Les troupes d’élite des missions spéciales (Saraya al Maham al Khassa) : District de Damas et sa périphérie
- Liwa al Haq (La brigade du droit) : District de Homs et sa périphérie
- Harakat Al Fajr al Islamiya(Le mouvement de l’aube islamique) : District d’Alep et sa périphérie
- Le bataillon de Mouss’ab Ben Oumeir (périphérie d’Alep)
- Jama’at At Taliha al Islamiya (Le groupement de l’avant–garde islamique): périphérie d’Idlib)
- Bataillon d’Ansar as Sham : Lattaquieh et sa périphérie
- L’armée de l’Unification (Jaych at Tawhid) : District de Deir ezZor et sa périphérie
Chaque formation principale (Brigade ou bataillon) est assistée de plusieurs organisations de moindre importance numérique. Leur nombre total s’est élevé à 100 organisations combattantes.
Les bataillons relevant de la mouvance des FM syriens
La branche militaire
A. Le Comité de la protection des civils : Fondé le 18 Février 2012, à l’époque de la bataille de Baba Amro (Homs), sa zone de ploiement est située à Homs, sa périphérie, et Hama. Sa création a été annoncée depuis Le Caire sous le parrainage et le soutien des Frères Musulmans d’Egypte.
B. Le Comité des boucliers de la révolution : Placé sous l‘autorité du général Ahmad Hamza assisté du capitaine d’aviation, Mohamad Hussein Na’assan, sa création a été officiellement annoncée le 30 septembre 2012, sous le parrainage de Frères musulmans de Turquie.
En fait, tant le comité de la protection des civils que les boucliers de la révolution avaient commencé leur recrutement dans le courant 2012, dès le début de la dissidence dans les rangs des forces gouvernementales syriennes. Les FM syriens voulaient prendre de vitesse leurs éventuels concurrents afin d’avoir la haute main sur la direction des opérations sur le terrain, de manière à s’assurer la maitrise des événements à la chute du régime, lors de la période transitoire, tant en qui concerne le contrôle du pouvoir que la restructuration de l’armée.
Le commandement de la majorité des brigades constituées en 2012 a ainsi été confié à des officiers dont les FM syriens s’étaient assurés la loyauté, en suppléant à leur impécuniosité résultant de leur perte de salaires du fait de leur entrée en dissidence. Durant cette période, de puissances régionales ont veillé à renflouer les FM Syriens pour les mettre en mesure de jouer un rôle dirigeant dans la révolution syrienne afin de garantir leur accession au pouvoir après la chute d’Assad. La majorité des commandants des unités pro FM nommés à cette période étaient originaires d’Idlib et de Hama.
À noter que certaines unités n’avaient aucune existence réelle sur le terrain. Elles avaient une existence fictive, sur une photo, dont l’existence nominale était juste destinée à générer davantage des recettes financières et de prestations militaires de la part des contributeurs régionaux.
À noter en outre que les brigades ou bataillons ne correspondaient pas à la définition classique des termes en vigueur dans la science militaire. Certains bataillons ne disposaient que d’un détachement de dix combattants. La composition des formations miliaires était aléatoire en termes d’effectifs.
C. District D’Idlib. Onze brigades.
- (Brigade Hananou, Brigade Bouclier de la Montagne, Brigade Bouclier de la foudre, Brigade Khan Cheikhoun, Brigade Bouclier d’Idlib, brigade Bouclier des compagnons du Prophète, Brigade de la liberté, Brigade des Hommes Libres d’As Sham, Brigade de la Foi, Brigade des chevaliers du droit, brigade des Oulémas d’As Sham, Brigade Abou Bakr As Seddiq, Brigade des flèches du droit, brigade de l’Oronte, Brigade de soutien aux révolutionnaires d’Idlib, brigade de l’Unification, Brigade d‘al Jazira, bataillon des hommes libres du 15 Mars).
- Hama : 8 brigades
- Brigade des jeunes de Mohamad, Brigade du droit combattant, Brigade d’As Siddiq, Birgade de Hama, brigade d’famia, brigade de la loyauté, bataillons du droit, Brigade des bataillons de la victoire
- Alep : 3 Brigades – Brigade de la fidélité, Brigade d’Alep la fière, brigade de la liberté
- Homs : Deux brigades – Brigade des hommes libres de Homs, Brigade de la vérité
- Damas et sa périphérie : 5 Brigades
- Brigade Bouclier de Damas, Brigade Bouclier de la capitale, brigade de la justice, brigade des Oulémas de Damas, Bataillon de soutien Al Farouk
- Dera’a : 4 Brigades
- Bataillon Bab Amro, Bataillon des Missions spéciales, Bataillon vert, bataillon Moustapha
- Lattaquieh : Bataillon du droit, bataillon du bouclier de la cote
VII. Liste des opérations conjointes impliquant Jobhat An Nosra, des bataillons du Front Islamique, des Frères Musulmans et de l’Armée Syrienne Libre (ASL)
La recension porte sur quarante opérations en trois ans, confortée par des documents audiovisuels. Soit en moyenne trois opérations en moyenne par mois, y compris la constitution de PC opérationnel conjoint. Un taux qui confirme la forte proximité de Jobhat an Nosra avec les Frères Musulmans de Syrie, quoi qu’ils s’en défendent, et l’Armée Syrienne Libre, laquelle, soulignons-le, est l’interlocutrice attitrée du bloc atlantiste. —
- L’opération du barrage d’Al Fouqueyh à Dera’a (Ahrar as Cham du front Islamique + Jobhat an Nosra)
- Reportage Photographique Front Islamique + Jobhat an Nosra, Mouhajiroun e Ansar dans la même tranchée dans des combats contre les forces gouvernementales.
- Bataillon Bourouj Al islam (affilié à la Brigade « Les adeptes du sunnisme » relevant du Front Islamique) + Jobhat An Nosra + et diverses bataillons militaires : objectif de l’opération guerre d’usure contre les forces gouvernementales dans le secteur de Tall al Jabiyah.
- Dera’a- Tall al jabiyah : Libération de la bourgade par Jobhat an Nosra et l’ASL.
- Jobhat an Nosra + Brigade de l’Islam + Brigade des Ansars de Homs + brigade de la foi : Prise d’une mitrailleuse 21 dans une embuscade tendue aux milices chiites dans la périphérie du secteur oriental d’Homs.
- Ahrar as Sham (Front islamique) + Jobhat an Nosra : la neutralisation et le contrôle du barrage de Maaloula dans la périphérie de Damas.
- Ahrar as Sham (Front islamique) + Jobhat an Nosra : prise de butins de guerre à Deir ezZor.
- Photo d’une réunion entre Jobhat an Nosra et Daoulat Al Islam fil Iraq wabilad As Sham (Da’ech) /ISIS).
- Jobhat an Nosra et ASL (armée syrienne Libre) à Der’aa. Communiqué à l’occasion de la libération de la caserne de l’hopital Jassem.
- Assaut pour la libération de la prison centrale d’Alep. Opération combinée Front Islamique, Ahrar as sham, Jobhat an Nosra.
- Affrontements près de la bourgade de Ain Issa, région de Raqqa, le 1 er avril 2013, entre un détachement des forces gouvernementales et une coalition groupant, d’un côté, Jobhat an Nosra et le bataillon Hazifa Ben Yammane (Front islamique), de l’autre côté, Ansar Al Islam (Front Islamique).
- Dynamitage de 4 barrages des forces gouvernementales dans le secteur d’Idlib, en vue de couper la route principale reliant Idlib-Lattaquieh. Opération conjointe menée par Ahrar as sham (Front Islamique) + Mouvement Hazm + Les brigades al Farouk + Jobhant an Nosra.
- Constitution d’un PC opérationnel conjoint dans l’EST de la Syrie pour combattre Da’ech et lever le siège de Deir ezZor. PC constitué de Jobhat an Nosra et du Front Islamique.
- Constitution d’un PC opérationnel conjoint dans la région de Lattaquieh pour mener la bataille d’Al Anfal. PC constitué de Ansar as Sham (Front Islamique)+Le mouvement Sham al Islam.
- Région de Lattaquieh : assaut conjoint de Jobhat an Nosra+ Armée Syrienne Libre contre le siège de la brigade aérienne militaire à Doueiyla (périphérie d’Idlib), le 2 Novembre 2012.
- Périphérie de Lattaquieh : Front du Mont Turkmène (Jabal at turkoumane). Opération conjointe de Jobhat an Nosra en coopération avec Ahrar al Jabla, relevant de la brigade Ahrar as Sham, Le Front des Révolutionnaires de Syrie, l’Armée syrienne Libre.
- Opération conjointe Jobhat an Nosra + Brigade Ahrar as Sham + Le Front des Révolutionnaires de Syrie en vue de ravitailler leurs combattants à Alep (21 Février 2013).
- Proclamation de la bataille d’Al Fourkane à Damas, menée conjointement par Jobhat an Nosra, Ahrar as Sham, ASL, Liwa al Islam (Brigade de l’islam), relevant du front islamique.
- Assaut contre le barrage de « BirAcheq », le puits de l’amoureux, district de Raqqa, le 4 Septembre 2012. Cette opération a abouti à la destruction du barrage, la mort aux combats de la majorité de ses défenseurs, membres des forces gouvernementales et la capture des survivants. Elle a été menée conjointement par Jobhat an Nosra et le bataillon Al Qadissyah relevant d’Ahrar as Cham.
- Des membres du bataillon « Al Qua’qu’a » relevant de l’ASL à Dera’a font acte d’allégeance à l’Emir du Jobhat an Nosra dans le district de Hourane, Abou Mohammad Al Joulani, le 21 avril 2013.
- Violente bataille entre les forces gouvernementales syriennes et Jobhat an Nosra, soutenue par des détachements de l’ASL dans le périmètre de l’aéroport de Deir ezZor, acours de laquelle ArefHamidi Al Abdallah, a trouvé la mort, le 16 avril 2013.
- Combat en vue de repousser un assaut gouvernemental sur la voie d’accès principale d’Alep, secteur Tariq al Bab, menée par Jobhat an Nosra + ASL + Dache’ch + Ahrar as Sham.
- Vues de la grande bataille répondant au nom de code d’Al Fajr al Nabil (L’aube noble loy) à la périphérie Nord d’Alep. Opération contre deux positions gouvernementales dans ce secteur au lieu-dit Zahra et Nobol, menée par « Jaych Mohamad » (L’armée de Mohamad), le bataillon Mousa’ab Ben Oumeir, et Da’ech.
- Constitution d’un PC opérationnel conjoint à Alep constitué du Front Islamique, Jobhat an Nosra et l’armée des Moudjahidines.
- Creuse ta tombe à Yabroud : Front Islamique et Jobhat an Nosra.
- Les héros de Jobhat an Nosra et Liwa at tawhid à Alep (la brigade de l’unification).
- Jobhat an Nosra et Liwa at Tawhid : Attaque de 4 barrages sur la corniche sud d’Idlib (Le barrage du mur, le barrage de Fayloun, le barrage de la citadelle et le barrage de Ain Chib).
- Le bataillon « Al Qu’aqu’a » de l’ASL opérant dans le secteur sud de dera’afai acte d’allégeance à Jobhat an Nosra et son Emir Al Joulani en avril 2013.
- Constitution à Raqqa en mars 2013, du bataillon Assouad at Tawhid, (bataillon noir de l’unification) formé conjointement par Jobhat an Nosra et l’ASL.
- Assaut conjointe de l’ASL et du Jobhat an Nosra, en 2014, contre un barrage des forces gouvernementales.
- Siège de la base aérienne militaire Koueyress, périphérie est d’Alep. Opération conjointe du Mouvement islamique Al Fajr (Front Islamique) et Jobhat an Nosra.
- Assaut contre un bataillon de la défense des forces gouvernementales syriennes. IBIDEM Opération conjointe du Mouvement islamique AL Fajr (Front islamique) et du Jobhat an Nosra.
- Libération du pont du pèlerinage et du dispensaire des martyrs et neutralisation du secteur où étaient embusqués les francs-tireurs (snipper) gouvernementaux. Opération menée à Alep au cours du mois du Ramadan. Participants : Le Mouvement al Fajr (Front islamique) en coopération avec le bataillon Abou Islam (Front islamique), Ahrar as Sham, Jobhat an Nosra ainsi que le bataillon de Moussa’ab Ben Oumeir.
- Ansar as Cham (Front islamique)+ Les bataillons combattants et le Comité légitime de la bourgade de Hayyan font acte d’allégeance à Jobhat an Nosra.
- Bataille de libération de l’aéroport militaire de Tiftinaz. Participants : Le Mouvement Al Fajr (Front Islamique) + Ahrar as Sham + Groupement de l’avant-garde islamique + Bataillon de David et Jobhat an Nosra.
- Les bataillons d’Alep refusent l’autorité de la coalition constituée par le Conseil National Syrien et lance un appel en vue de la proclamation d’un Etat islamique. Appel en date du 19 novembre 2012 co signé par 14 formations : Jobhat an Nosra, Liwa at Tawhid, Ahrar as Sham, Ahrar Sourya, bataillon islamique d’Alep la fière, le mouvement Al Fajr (Front Islamique), bouclier de la nation, bataillon d’Adnane, bataillons de l’Islam, la brigade de l’armée de Mohamad, brigade de la victoire, bataillon Al Baz, bataillon du sultan Mohamad, Brigade du bouclier de l’Islam.
- Butins de guerre pris sur des dépôts de munitions de l’aéroport militaire de Tiftinaz, le 11 janvier 2013. Participants : Ahrar as Sham (Front Islamique), groupement de l’avant-garde, Le mouvement al Fajr (Front Islamique) et Jobhat an Nosra.
- Libération de l’aéroport militaire de Tiftinaz le 11 janvier 2013 Participants : Ahrar as Sham (Front Islamique), groupement de l’avant-garde, Le mouvement al Fajr (Front Islamique), le bataillon David et Jobhat an Nosra.
- Jobhat an Nosra et les bataillons de l’avant-garde islamiste à Nakkarine (Alep) lors d’une bataille au cours de laquelle 2 membres de la brigade Abou Fadl al Abbas ont trouvé la mort.
- La Brigade « Bouclier de Damas » annonce le début de l’opération de nettoyage l’aéroport de Koueyress des forces gouvernementales. Opération menée avec la participation de Jobhat an Nosra.