Dernière mise à jour le 2 octobre 2014
Paris – 02.10.14 – « Le journalisme, c’est un métier », admonestait rageuse sur son tweet celle qui aura poussé à l’extrême le mélange des genres et la confusion des sentiments.
Oui, le journalisme est un métier comme en ont témoigné au péril de leur vie, ceux de Palestine, dont elle ne pipera mot durant les deux mois de la terrible offensive israélienne contre Gaza (juillet-août 2014), sans doute en raison de la connivence commensale du temps de sa splendeur avec Benjamin Netanyahu, le représentant le plus extrême de la frange la plus radicale de l’échiquier politique israélien.
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1231258-gaza-et-les-mouvements
Oui le journalisme est un métier et une déontologie : Alors qu’elle s’épanchait sur ses déboires, plutôt que de les assumer, près de 30 de ses confères périssaient pendant ce temps là sous les bombes en Palestine, au Pakistan et en Irak, et que deux journalistes en captivité – James Foley et Steven Sotlof – étaient décapités par leurs geôliers du fait de leur métier : le journalisme qu’ils exerçaient en professionnel, terme ultime de leur supplice. Ah les ravages de l’égotisme. Ah les interminables jérémiades d’une répudiée.
Selon PEC, (Press Emblem Campaign), une organisation non gouvernementale basée Genève, 15 journalistes ont été tués à Gaza, 5 au Pakistan et 7 en Irak, en 2014.
Des journalistes morts sur le champ d’honneur de la profession, dans la dignité et le silence, quand l’apprenti mémorialiste saturait la planète des minauderies de son marivaudage, dans la grande tradition du journalisme d’escarpin. Un journalisme typique du parisianisme calfeutré. Un journalisme nombriliste des chuchotements narcissiques des secrets d’alcôve, des coulisses du pouvoir, du pénombre de ses chambres et de ses anti-chambres, au son des tintements des petites flutes, de petits fours et des canapés.
Saborder à sa naissance la « présidence normale » de son compagnon présidentiel par un tweet ravageur en faveur de l’adversaire politique de la mère de ses 4 enfants (affaire Falorni), interdire à Serge Raffy dans sa biographie de mentionner l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle française, barrer la voie à d’anciens amis de son compagnon, artisans de son succès, tels Julien Dray, exiger du vainqueur de Nicolas Sarkozy une bise publique sur la bouche – comme pour marquer et son territoire et sa suprématie par le sexe – s’est ressenti dans la mémoire des foules comme un geste cucul-praline, d’autant plus révoltant que le peuple de gauche était tout à sa joie de se débarrasser d’un prédécesseur aussi odieusement outrancier qu’encombrant.
« Nous ne l’aimons pas », avertira, prémonitoire, devant les caméras de télévision du monde entier, une paysanne de Dijon à son compagnon, outrée que la présumée journaliste tire la capuche d’un journaliste reporter d’images pour dégager son passage lors d’un bain de foule présidentiel, en Bourgogne, chez son ami François Rebsamen.
Outre passant son rôle de compagne, elle outrepassera son rôle de citoyenne. Un abus de pouvoir d’une courtisane répudiée. Le partenaire présidentiel de ce vaudeville en paiera le prix en terme de crédibilité et d’autorité, gratifié du titre de président frivole, terrible legs à l’histoire d’un pays en crise systémique.
L’histoire retiendra qu’elle aura davantage abîmé la fonction présidentielle que Nicolas Sarkozy et François Hollande réunis… Elle, qui aura symbolisé mieux que tout, plus que personne, le degré zéro du journalisme politique, l’ultime avatar vomitif du journalisme embedded.
Le journalisme, c’est vraiment un métier. Le journalisme est aussi une déontologie. Un sport de combat.
Pour aller plus loin :
Sur la masculinité hégémonique de François Hollande Cf. à ce propos : http://www.liberation.fr/politiques/2014/09/12/bien-fait-valerie_1098096
« Merci pour ce moment », Valérie Trierweiler, éditions les Arènes, 2014.
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Source Twitter, © Madaniya