Blaise Compaoré, le Mobutu du Burkina Faso

Blaise Compaoré, le Mobutu du Burkina Faso 938 400 René Naba

Dernière mise à jour le 31 octobre 2014

Boston, 31.10.14- Blaise Compaoré, qui ploie depuis jeudi 30 octobre sous le souffle de la colère populaire, passera dans l’histoire comme le Mobutu du Burkina Faso, par analogie avec le Brutus du Congo ex belge, la surface financière en moins.

Le Mobutu du pauvre.

Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, qu’il se rétablisse ou qu’il soit expédié dans les poubelles de l’histoire, une marque d’infamie sera associée à son nom, à son méfait, comme la marque d’une souillure éternelle, inexpiable: le meurtre de son mentor, le mythique Thomas Sankara, intègre parmi les intègres au point de conférer ce qualificatif à son pays Burkina Faso, «le pays des hommes intègres».

Le caporal Mobutu, soudard et soulard, sous traitant de la CIA, son prédécesseur dans la forfaiture aura été son précurseur et son exemple, facilitant la tache des colonisateurs en éliminant un de leurs adversaires le plus coriace sur le continent africain Patrice Lumumba.

Sa pitoyable copie, Blaise Compaoré, fera le même sale boulot au détriment de Thomas Sankara, un des contestataires les plus résolus de la mafiocratie de la Françafrique, l’homme qui avait fait retentir «l’International» au rythme reggae, au diner officiel offert en l’honneur de François Mitterrand, dans la décennie 1980.

Que Blaise Compaoré, le sanguinaire Idriss Déby et Ibrahim Boubacar Keita, le cleptomane IBK du Mali, soient promus «sages de l’Afrique», constitue une insulte aux millions de victimes de la traite négrière, une insulte aux milliers de victimes des guerres d’indépendance africaine de Thiaroye (Sénégal), au Cameroun à Madagascar, une insulte à la dignité humaine.

Un indice manifeste de la pathologie française dans son ancien pré-carré.

A n’en pas douter, Blaise Compaoré, quelle que soit sa destination finale, ne reposera pas en paix.

Un repos immérité

Cinquante coup d’etat en cinquante d’indépendance, avec des pantonymes en guise de dirigeants …

Amis Africains, mettons à profit la déstabilisation du dernier patricide en date, Blaise Compaoré, pour engager un vaste combat pour la restauration de la dignité africaine…… et cessez de justifier la caricature que l’on donne de vous par des comportements caricaturaux.

Kafa.

Enough.

Ca suffit.

Point barre

Pour aller plus loin

Discours de Thomas Sankara prononcé au Sommet des Non alignés de New Delhi en mars 1983

Discours de Thomas Sankara en direction de le jeunesse, 14 mai 1983 à Bobo-Dioulasso

Discours de Thomas Sankara devant l’assemblée générale de l’ONU le 4 octobre 1984 (texte intégral)

Illustration

Thomas Sankara, 5e président du Burkina Faso 4 août 1984 – 15 octobre 1987 (assassiné à Ouagadougou lors d’un coup d’État qui amène au pouvoir Blaise Compaoré).

René Naba

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme et de l'Association d'amitié euro-arabe. Auteur de "L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres" (Golias), "Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français" (Harmattan), "Hariri, de père en fils, hommes d'affaires, premiers ministres (Harmattan), "Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David" (Bachari), "Média et Démocratie, la captation de l'imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l'Association d'amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l'Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Editorialiste Radio Galère 88.4 FM Marseille Emissions Harragas, tous les jeudis 16-16H30, émission briseuse de tabous. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

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Un commentaire
  • Compaore n »est pas un Brutus. Brutus était un républicain intègre, stoïcien, gendre de Caton d’Utique. Il voulait débarrasser Rome d’un tyran. Aucun rapport avec Compaore.