Dernière mise à jour le 23 janvier 2015
Alger, janvier 2015 – Voulant être plus royalistes que le roi, les décideurs algériens ont brisé les étapes de transition entre un enseignement traditionnel (basé sur les anciennes méthodes) et un enseignement répondant aux exigences de la société moderne.
Opter pour une politique de prestige sans avoir les moyens de sa politique a été l’erreur fatale qui a précipité l’école algérienne dans une déroute dont les conséquences se sont répercutées sur l’état actuel de notre société.
On se souvient des années 1970, quand feu Houari Boumediene avait opté pour l’Ecole fondamentale. Un système éducatif importé, dont on avait fait une courte expérience sur quelques écoles pilotes (à Constantine et Alger), sans pour autant que ses résultats ne soient significatifs, ni représentatifs de la population parente.
En 1982, je me souviens du rejet d’un mémoire d’une étudiante de l’Université de Constantine parce qu’elle avait mis en cause l’idéologie qui sous-tendait ce système éducatif.
Cela dit, le suicide de l’école algérienne a été signé avec l’avènement de Boubeker Benbouzid à la tête du Ministère de l’Education nationale.
Un portefeuille qu’il a gardé depuis 1993, soient près de deux décennies, en dépit des échecs constatés par les premiers acteurs (inspecteurs et enseignants) alors que l’école passait par divers tâtonnements: de la pédagogie par objectifs, à la pédagogie de projets, à l’approche par compétences qui demeure encore à l’heure actuelle.
Ce même ministre, dont le seul mérite a été la déculturation des masses, s’était trahi en déclarant aux syndicalistes enseignants du CNAPEST et du CLA, lors de la grève des cinquante deux jours, que l’école algérienne avait fabriqué des terroristes.
Au lieu d’étudier les raisons profondes de cet échec caractérisé et d’une déperdition scolaire sans précédent, on s’était contenté du «tout va bien» classique. Les taux de réussite au bac atteignaient dès lors des records prestigieux, alors qu’en parallèle, le niveau chutait vertigineusement.
Preuve en est, le niveau lamentable du produit universitaire que même le président de la République n’a pas manqué de souligner au même titre que plusieurs responsables.
Et pourtant, en matière de budgets, le secteur de l’Education a été l’un des privilégiés par rapport aux autres. Rien qu’en 2012, le budget prévu pour ce secteur avoisinait les 600 millions de dollars. Et pour preuve: la construction ininterrompue d’infrastructures scolaires.
Actuellement, et en dépit des critiques réitérées de la presse et des acteurs du secteur, on assiste à un échec consommé.
Où va l’école algérienne? La question reste posée et ce n’est pas le plâtrage de façade qui va sauver ces milliers de victimes du système dont la plupart sont des chômeurs, et une fois de plus, une nouvelle charge pour l’Etat. La nouvelle ministre va-t-il poursuivre le programme Benbouzid ou faire preuve de réalisme? Là est la question.
Si Abdedaim
Il y a du vrai dans ce que vous dites ! Il y a beaucoup de choses à ajouter notamment une période bénie sous le ministère Lacheraf. Incriminer le seul ministre Benbouzid ,et oublier le précurseur de l’école « Faoudhamentale » Monsieur Kharroubi est injuste et incomplet.
Il me semble que les causes sont plus profondes et pour être un peu plus complet il aurait fallu signaler qu’au sortir de la guerre, le système éducatif algérien était balbutiant. Les enseignants français étant partis , il a fallu avoir recours à la coopération notamment la plus problématique celles de nos frères du Moyen Orient qui , il faut bien le dire, ne nous ont pas envoyé comme enseigant ce qu’il y avait de mieux; Si on ajoute la coopération avec les pays de l’est, c’est au total 26 nations qui concouraient chacune à sa fa çon à formater l’imaginaire de nos enfants.
Si on y ajoute l’idéologie perverse de l’arabisation vue comme une cause sacrée, nous avons tous les ingrédients de la fabrication des zombies…
Cordialement
Pr.C.E. Chitour