Dernière mise à jour le 6 juillet 2015
Est-ce parce que l’homme occidental ne supporte ni la chaleur excessive ni les longues soirées estivales et encore moins une certaine forme d’inactivité que ces périodes sont propices à la naissance et au débuts de conflits ? En tout état de (mauvaises) causes, l’été 2015 s’annonce en Europe, en Asie et Proche et Moyen Orient comme un des plus « explosif » depuis de longues années. Entre jeux, enjeux et démonstrations de forces… Tous les ingrédients pour imaginer le pire, sont entrain d’être réunis, sous notre nez pour créer une ou des situations explosives…
Experts et géostratèges au chevet de la guerre…
A-t-on encore besoin des consultants et des experts pour se faire peur ? La lecture de la presse et ses annonces catastrophistes peuvent rapporter gros en auditoire et donc en chiffre d’affaires. Mais il faut bien remarquer qu’il n’est pas obligatoire de s’affubler du titre d’expert pour faire des prévisions d’une montée en puissance des dangers et du nombre de zones de frictions dangereuses où la moindre étincelle peut mettre la planète à feu et à sang. Pour nos anciens, la situation actuelle pourrait être comparable à celle de 1914 ou de 1939… Bref des périodes estivales qui annoncèrent de vastes chamboulements.
L’été 2015 sera-t-il un été de tous les dangers ? À en croire certains géostratèges, oui. D’autres vont jusqu’à évoquer le spectre nucléaire… Aux détours de ses lectures catastrophistes, tentons de faire la part des choses, pour nous préparer au pire…
Russie/Europe/USA… Ukrainisation des pays Baltes…
Le néologisme n’a pas encore fait florès, mais il résume parfaitement la situation à la fois de l’Ukraine et les intentions de la Russie vis-à-vis des pays baltes. Pays qui se sont empressés de rejoindre la Communauté européenne au grand dam de Moscou. Ici, les enjeux sont l’influence politique, l’accès à une mer « libre » et surtout le retour dans des territoires que Moscou estime devoir rester sous son contrôle et son influence directe. Le fait que les 3 pays baltes aient opté pour l’Europe a planté au cœur de la Russie une épine totalement indigeste pour le Kremlin. Sans compter qu’en ce moment c’est la Lettonie qui est à la tête de l’Europe- et ce jusqu’à la fin du mois de Juin 2015.
Depuis quelques temps, la mer Baltique et la mer du Nord sont devenus le terrain de vastes manœuvres d’intimidations, où circulent « discrètement » des sous-marins russes. Dans une zone particulièrement confinée, les Russes, les Norvégiens, les Anglais, les Allemands et consorts s’observent, se frôlent, dans un ballet maritime qui pourrait préparer l’acte un d’un drame qui irait alors crescendo.
Les Anglais, prévoyants ou porteur d’un message, sont même allés jusqu’à organiser des manœuvre en Lettonie… pour montrer aux « nouveaux européens » que le mot solidarité est une réalité objective. Quelques jours plus tard, l’OTAN déclenchait les manœuvres « Arctic Challenge » réunissant 4.000 hommes et 90 avions au dessus de la mer Baltique et de l’Arctique. À quoi les Russes ont immédiatement répliqué en mobilisant 12.000 hommes et 250 aéronefs manœuvrant, eux, entre l’Oural et la Baltique.
Devant tant de gesticulations militaires, il pourrait rester la voie diplomatique. Mais quand l’on constate l’impuissance et l’inertie de l’Europe dans le dossier Ukrainien, il est normal de s’interroger sur la réalité de la politique étrangère européenne, son poids face à la Russie et les abandons -pour ne pas dire, lâchages- dont l’Europe serait encore capable. L’Europe serait-elle prête à « se coucher » devant les gesticulations du Kremlin en abandonnant les pays Baltes ou bien ce serait là, poussée par les Américains, un vrai cas de casus belli ? [Dernière minute… La Finlande vient de mobiliser 900.000 réservistes et tout en se préparant au pire assure son voisin que tout cela est « normal »…]
USA/Chine-Russie… Leurs nuits ne sont plus très câlines
Surtout quand la Chine et la Russie se rapprochent fortement, jusqu’à manœuvrer durant 10 jours en Méditerranée ensemble, sous les yeux de la flotte américaine. Mais l’alliance entre la Chine et la Russie ne concerne pas seulement la zone méditerranéenne pour l’instant, car c’est en Mer de Chine, aux confins des frontières maritimes du Vietnam, de la Malaisie, du Sultanat de Brunei et des Philippines que se noue le nœud gordien d’un conflit majeur.
La recherche de nouveaux territoires à contrôler, exploiter pour ses richesses maritimes ou énergétiques est devenu un des axes de développement stratégique de la Chine. Le contrôle passe par la mise sous tutelles des îles Paracel ou des îles Spartly.
Des îles ? Plutôt des ilots que la Chine a bien l’intention d’investir, de construire, de consolider, de coloniser voire d’annexer pour mieux exploiter les richesses pétrolières, gazières et halieutiques. Seulement, là, dans cette région, les « grands frères » veillent… Inde, Japon, Indonésie et bien entendu les Etats Unis. Les uns parce que c’est dans leur zone d’influence direct, les autres pour le contrôle des routes maritimes (dont le contrôle du détroit de Malacca) quant aux derniers parce qu’ils sont Américains et que depuis le début de la présidence Obama, les Américains ont renforcer leurs liens amicaux, stratégiques et économiques dans cette partie du monde avec le Vietnam, l’Indonésie et la Malaisie.
Voilà pourquoi, l’agrandissement d’ilots par la Chine dans cette région peut devenir un casus belli entre les deux grandes puissances et par ricochet avec la Russie qui courtise la Chine, oubliant les brouilles anciennes et idéologiques.
L’affrontement serait-il inéluctable ? À en croire la presse chinoise, oui. C’est dans le Global Times, tabloïd proche du parti communiste chinois, que l’on peut lire : « la guerre serait inévitable, si les États-Unis ne renonçaient pas à vouloir stopper ces travaux ». Le journal ajoutant que « l’intensité de ce conflit serait plus forte que ce que les gens entendent généralement par le terme de “frictions”»… Curieusement, pour l’instant la presse américaine fait profil bas, et n’en parle pas. Décidemment, les Américain aiment les surprises asiatiques, Pearl Harbour ne leur a toujours pas servi de leçon.
Palmyre, les pierres qui pourraient faire trébucher Da’ech
Moyen-Orient. Là, le conflit entre groupes terroristes, armées syrienne résiduelle, armée irakienne virtuellement en gestation… La zone est de moins en moins attractive pour le tourisme. Et c’est là un doux euphémisme.
Dernièrement, le pseudo Etat Islamique s’est emparé de la cité antique de Palmyre, à l’Est de la Syrie, mais surtout sur la route stratégique vers Damas (250Km) et non loin de Homs (150km) et contrôlant de vastes réserves pétrolières et de gaz. Cette conquête a été rude, l’EI, à son habitude l’a accompagné d’une impressionnante série de meurtres et d’exactions qui ont presque étaient occultés dans les médias occidentaux, par les risques de démolitions des ruines de la cité antique de Palmyre, berceau de nos civilisations.
Fonctionnaires, familles locales avec femmes, enfants et vieillards qui n’avaient pu fuir l’avancée des terroristes ont tous payés de leur vie le fait d’habiter dans cette zone. Pas loin de 800 morts, exécutés sans jugements ni procès… Mais l’Occident s’est d’abord ému des potentielles destructions des monuments encore debout. Curieuse considérations sur cette guerre qui est loin de dire son nom, où les terroristes s’abritent au milieu des populations civiles durant les rares bombardements des forces coalisées…
Ici, l’UNESCO souhaiterait provoquer un électrochoc pour que les Occidentaux avec les pays arabes viennent extirper des ruines de Palmyre les djihadistes… Ces derniers laissant courir la rumeur qu’ils chercheraient à acquérir des armes nucléaires, auprès du Pakistan, pour porter le combat directement sur le sol américain…
Or s’il est bien un pays dont on peut être certain que les conditions de moralité, d’affinités et le niveau de corruption sont suffisants pour qu’une telle proposition puisse être accepté, c’est bien le Pakistan… Pour l’instant, ceci n’est qu’une rumeur… Mais le Pentagone en lien avec la Maison Blanche ne devraient même pas laisser la rumeur se transformer en acte, un contact bien placé dans l’administration Obama, m’a assuré que déjà les militaires disposait d’un plan d’intervention, au cas où… y compris avec l’appui et la bénédiction de l’Iran… Et que cela pourrait aussi intervenir dans le courant de l’été !
Et puisque l’on parle de l’Iran, le « futur nouvel allié » des Américains dans la région, au grand dam des Israéliens, la signature sur le contrôle des installations et de la production d’uranium devrait intervenir aussi durant cet été, en dépassant l’agenda prévu, mais il devrait être effectivement signé avant la fin septembre. Seule vraie bonne nouvelle au milieu de ce monde en folie. Cet accord pourrait être retardé par la chute de M. John Kerry, qui s’est cassé le col du fémur dans un stupide accident de vélo sur les routes sinueuses des Alpes, nous lui souhaitons un prompt rétablissement]…
Eté d’enfer, été pourri…
Pas très réjouissante cette analyse géostratégique et prévisionnelle de notre monde… Habituellement, les gens se plaignent des conditions climatiques estimant trop souvent que les pluies leur gâchent les vacances… Cette année, ce seront les gouvernements qui risquent fort de faire s’abattre des pluies de fer, d’acier sur vos vacances… Alors, à la rentrée… Inch’Allah.
Pour aller plus loin sur ce sujet : http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/07/07/la-chine-veut-se-doter-d-un-bombardier-a-long-rayon-d-action_4673534_3216.html