Dernière mise à jour le 28 décembre 2015
Zahrane Allouche, 44 ans, a été tué le 25 Décembre 2015, lors d’un raid de l’aviation syrienne contre son fief à la périphérie EST de Damas. Le chef de Jaych Al Islam avait bombardé, peu de temps auparavant, l’ambassade de Russie à Damas en signe de protestation contre l’intervention militaire massive de la Russie aux côtés de son allié syrien de longue date, le pouvoir baasiste.
L’élimination physique de l’homme-lige des Saoudiens en Syrie et de cinq autres dirigeants de son groupement, dix jours après la sélection par l’Arabie saoudite de la délégation de l’opposition wahhabite syrienne aux pourparlers de paix avec le pouvoir baasiste, est un coup dur à la fois pour le Royaume saoudien et pour l’ensemble de l’opposition pro-wahhabite syrienne.
Zahrane Allouche avait été arrêté en 2009 et amnistié en Juin 2011, trois mois après le début du conflit. Il avait adhéré en Août 2014 au «Front Islamique» spécifiant clairement son objectif l’édification d’un «califat islamique empreint de sagesse».
La capture de dix membres de la famille princière du Qatar par Kataeb Hezbollah-Irak et la médiation du Hezbollah libanais
Ce revers majeur du djihadisme syrien a coïncidé avec une série de contre performances militaires en Irak: Le repli de Da’ech face à l’armée gouvernementale irakienne dans le secteur sunnite de Ramadi (centre Irak) et la capture d’une dizaine de membres de la famille princière du Qatar en voyage de chasse au gros gibier dans le sud de l’Irak par l’organisation Kataeb Hezbollah-Irak, une organisation chiite irakienne, homonyme mais autonome du Hezbollah Libanais.
Cette prise d’otages a contraint le Qatar à dépêcher un émissaire au Liban pour demander l’intermédiation du Hezbollah libanais auprès de ses coreligionnaires d’Irak. Le Kataeb Hezbollah Irak réclame, en contrepartie de la libération des otages du Qatar, la remise en Liberté du Cheikh Nimr, chef spirituel de la communauté chiite d’Arabie saoudite et condamné à mort par les autorités de Riyad.
Idlib-Raqqa, le nouveau Tora Bora du Moyen orient
Se superposant à la publication par la Jordanie de la liste de 170 organisations terroristes au Moyen orient, la percée de Da’ech dans la zone pétrolière de la Cyrénaïque (Libye), aux portes de l’Europe apparaît, dans cette perspective comme une mesure compensatoire aux contre-performances djihadistes et leurs alliés pétro monarchiques au Levant;
Ces revers successifs ont conduit Abou Bakr Al Baghdadi (aka le calife Ibrahim), chef de Da’ech, à menacer directement l’Arabie saoudite, et pour la première fois, directement Israël, dans un surenchérissement des enjeux, et, sur le terrain, de transformer ses fiefs à la frontière syro irakienne en camp retranché pour faire du périmètre Iblib-Raqqa le «Tora Bora» du Moyen-Orient, sur le modèle afghan.
Un terroriste en moins !