Dernière mise à jour le 25 septembre 2019
Tribune Libre, par Bernard Cornut.
Recevoir les Casques Blancs ne sauvera pas la France de ses erreurs et de réparations légitimes vu son soutien illégal à des oppositions armées.
Le financement des Casques Blancs par le camp atlantiste est connu. Disposant de beaucoup de moyens et d’échos pour valoriser leurs actions de secours, ils opèrent principalement dans les zones encore insoumises au gouvernement syrien.
A Alep Est et ailleurs c’est une opposition armée. Partout dans le monde, quel que soit le régime, face à une opposition armée, c’est l’armée et la police nationales qui interviennent, et avec l’aide extérieure que le gouvernement en place a droit de solliciter.
A la grotte d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement français a tué la plupart de rebelles armés preneurs d’otages. Il ferait pareil en Corse ou et l’Espagne en pays basque.
A La Mecque, face à une rébellion armée qui a fait beaucoup de morts, l’Arabie a fait appel au GIGN français et ce fut un carnage. Aux Etats Unis, en Russie, en Norvège, en Colombie idem.
Toutes les victimes sont à regretter, mais partout une rébellion armée est combattue par le pouvoir en place. Que la France, les Etats Unis, l’Arabie, le Qatar etc … soutiennent et encouragent une opposition armée fut et reste illégitime.
Hillary Clinton a recommandé de faire soutenir, armer, et former la rébellion en Syrie, par ses alliés arabes. L’ancien Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères de Qatar l’a reconnu en entretien au Financial Times le 15 avril 2016.
La Syrie devra demander des réparations légitimes à ces pays coresponsables.
La France a nui aux négociations et aux réformes, en dissuadant l’opposition extérieure qu’elle avait choisi de promouvoir (Bourhan Ghalioun et le CNS au printemps été 2011) de se rendre à Damas pour participer aux discussions ouvertes en juillet 2011, et aussi en minimisant, raillant et occultant les réformes proposées et mises en œuvre, au lieu de les encourager de façon sérieuse. Hillary Clinton l’a fait aussi. Mgr Béchara El Rai, patriarche des Maronites, a clairement dénoncé cette erreur.
Dans nos média, on occulte cette violence armée des oppositions.
A France Culture matin, le 19/10, la journaliste de guerre Isabelle Lasserre parle de résistance, puis d’insurrection, et non pas de résistance armée, d’insurrection armée.
Pire, le 12 octobre le journal de FR2 de 13h a passé son envoyé spécial Frank Denauzeau présent à Alep (Ouest, avec visa, accompagné): un syrien dit en arabe mousalahin, mais ce fut traduit par « rebelle » et non pas « gens armés » comme il faudrait.
En janvier 1991 lors de la guerre du Golfe, je fus appelé 2 fois par une TV pour le journal du matin à 7h. Arrivant plus tôt, j’ai entendu les techniciens dire « On a reçu des images d’un hôpital bombardé, des enfants déchiquetés. Mais la direction a décidé de ne pas les passer, car « ça ferait la propagande de Saddam » ! Honte à cette TV ! Toujours 2 poids et 2 mesures.
Il faut convaincre le grand public de l’erreur grave et condamnable de la politique des gouvernements français et de la manipulation insidieuse de l’opinion, en sus du démontage des manipulations d’instrumentalisation de grands massacres faussement attribués au « régime » (Jisr en juin 2011, Houleh 25 mai 2012, Ghouta 21 août 2013).
Auteur
Bernard Cornut. polytechnicien, auteur, géopolitique et histoire, ingénieur civil du Génie rural, Eaux et Forêts.
Illustration
Alep, Syrie, le 5 octobre 2016 ©Abdalrhman Ismail/Reuters
très bien le bonhomme