Dernière mise à jour le 5 février 2024
Le procédé est identique. Sournois. Insidieux. Sous couvert de vanter la diversité culinaire du Moyen Orient, des articles de la presse occidentale font étalage de la richesse gastronomique du flanc sud de la Méditerranée, feignant l’ignorance des spécificités locales et les antagonismes vivaces entre Israël et son environnement arabe pour attribuer à l’État Hébreu la paternité de mets typiquement arabe.
Une forme d’annexion déguisée et rampante du patrimoine arabe à la manière de l’annexion rampante de la Palestine. Au point que dans certains restaurants new yorkais, –la métropole américaine qui abrite la plus importante communauté juive au Monde–, la Tabboulé est qualifiée de «Jewish Salad». Ah les ravages de l’égotisme. Et qu’en France, cette salade typiquement libanaise rafraîchissante de l’été, est présentée comme étant une «salade orientale», sans doute pour gommer son origine arabe.
Ainsi le Figaro, dans son édition du 14 juin 2017, livre le nouveau panorama gastronomique qui se profile à Paris à la faveur de la création des nouveaux restaurants.
La présentation est anodine et suggère la douceur de vivre. Mais le procédé est redoutablement pernicieux en ce qu’il favorise la confusion mentale, et partant, une appropriation déguisée de biens d’autrui:
«Israël, Grèce: Les 8 nouvelles tables méditerranéennes à Paris. Entre Mezzé et antipasti, tapas et feta, houmous et sorbet grenade, les cartes parisiennes s’ensoleillent au contact des cuisines du Sud, titre t-il.
Mais le texte est illustré d’une photo représentant un assortiment typique du Mézzé libanais comme pour suggérer l’appartenance à la cuisine israélienne de ces plats qui font les délices de nombreux consommateurs à travers le Monde.
Le procédé est ancien et répétitif comme pour tenter de tromper la vigilance des puristes de la qualité gastronomique arabe.
Il remonte à la tentative d’usurpation de l’identité arabe du Falafel et de la Tabboulé Libanaise, alors que la cuisine israélienne est, au départ, une cuisine d’inspiration d’Europe de l’Est dont les composantes essentielles sont la carpe farcie et le Bortsch.
La cuisine israélienne s’orientalisera -s’arabisera- avec l’occupation de la Cisjordanie et surtout de Jérusalem et la mainmise sur les échoppes de falafel, Hommous et Chawarma, des célèbres ruelles de la vieille ville.
La tentative des étudiants israéliens ou juifs d’ Harvard, mise en échec par la petite fille d’un ancien premier ministre libanais.
Pour célébrer la diversité culturelle au sein de son campus, la prestigieuse université américaine Harvard Business School organise tous les ans un buffet international dans sa cafétéria.
Cette année-là, en 2012, l’événement culinaire a viré à la polémique lorsqu’un menu soi-disant «israélien» affiché à l’entrée de la cafétéria, présentait des spécialités typiquement arabes comme le couscous, la sauce tahiné (crème de sésame), le Fattouche et le Zaatar (thym séché). Des spécialités chypriotes, turques et même chinoises figuraient également au menu, si l’on en croit une photo largement partagée sur Facebook.
Ancienne de Harvard, Sara Al-Yafi, Libanaise, petite fille de l’ancien premier ministre libanais Abdallah Al-Yafi, a dénoncé la supercherie dans une retentissante lettre à la direction de Harvard University (Cambridge MA) où elle était étudiante.
Sara el-Yafi a décidé de prendre le taureau par les cornes et de rendre à chaque nation, le plat qui lui appartient.
Sur sa page Facebook, la jeune femme a publié une Lettre d’indignation à l’attention de la prestigieuse université, qualifiant le menu israélien de «provocation» à l’égard des Arabes.
«Je comprends que la Business School désire, de temps à autre, changer le menu de sa cafétéria pour titiller le palais de ses jeunes étudiants ayant tendance à s’ennuyer assez rapidement des traditionnels buffets italiens, asiatiques et micronésiens», avait écrit Sara sur son mur.
«Vous ressentez donc le besoin d’épicer un peu les choses avec des menus de nationalités exotiques… Mais là, nous avons atteint la ligne rouge», ajoutait-t- elle avant de «démonter» le menu «israélien» plat par plat.
La jeune femme de 28 ans, qui vit entre Los Angeles et Beyrouth, a commencé son règlement de compte avec la «harissa» qui, explique-t-elle, est «une sauce piquante d’origine tunisienne et libyenne». «Comme Israël n’est pas un pays nord-africain, la harissa n’est donc pas une spécialité israélienne»
Vient, ensuite, le tour du couscous, un «plat maghrébin à la base de la cuisine algérienne, marocaine, tunisienne et libyenne». «Quant au “couscous israélien”, précise la demoiselle, il s’appelle ”Maftoul”, et c’est en réalité un plat palestinien à base de couscous».
Concernant le fattouche, Sara rappelle que le nom de cette salade est une combinaison du verbe «fatt» («écraser» en arabe) et du suffixe d’origine turc «-ouch». «Cette combinaison terminologique est assez courante dans le dialecte syrien, ainsi que dans d’autres dialectes arabes», a-t-elle poursuivi, avant de rappeler, s’il était besoin, que l’arabe n’est pas la langue officielle d’Israël. Même raisonnement pour le hommos («pois chiche» en arabe), la sauce Tahiné (du verbe «tahan», «moudre») et le zaatar.
Dans son indignation, Sara n’est pas sectaire puisqu’elle dénonce également l’appropriation par Israël de spécialités non-arabes, comme le halloumi, un fromage «originaire de Chypre». «Votre arrogance n’est plus exclusivement dirigée contre les Arabes», s’indignait la Libanaise. Et d’ajouter: «Tant que Chypre ne figure pas sur la liste des territoires occupés par Israël, le halloumi ne sera pas considéré comme un plat israélien».
C’est le «Sweet and Sour israélien» qui aura l’effet de la goutte de trop pour Sara, qui préfère néanmoins laisser les Chinois se charger eux-mêmes de la réponse appropriée à ce «vol»…
«Si vous ne souhaitez pas donner de crédit aux arabes, qui sont nombreux à étudier à Harvard, ayez au moins la décence de qualifier votre buffet de “méditerranéen”, écrit-elle encore, appelant l’école à ne pas cautionner ce vol gastronomique.
Publié le 28 octobre sur Facebook, le billet de Sara est rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux, déclenchant un flot de commentaires. Son texte a été partagé par plus de 3.440 personnes et «aimé» par plus de 4.700 internautes.
Une semaine après la publication de cette note, la Libanaise qui a fait des études en politiques publiques à Harvard, a envoyé une autre lettre de protestation, «plus modérée» cette fois, au doyen de la Harvard Business School.
Le message d’excuse de la direction d’ Harvard
Dès le lendemain, elle recevait un message du chef du département Marketing de l’université, Brian Kenny. «Nous souhaitons faire notre mea culpa, dit M. Kenny dans son message. Il est clair que nous n’avons pas vérifié comme il se devait le contenu du menu israélien».
«Vous avez bien fait d’attirer notre attention sur cette affaire, ajoute-t-il. Nous nous excusons d’avoir offusqué certaines personnes, et ce d’autant plus que l’idée à l’origine de ce buffet international est de célébrer la diversité culturelle (au sein du campus)».
Dans une entrevue avec Lorientlejour.com, Sara el-Yafi affirme avoir remercié M. Kenny pour son message «courtois» et lui avoir fait part de son souhait qu’un buffet arabe «authentique» soit organisé. Une requête à laquelle M. Kenny a donné son feu vert.
«Je crois que le plus important dans cette histoire est la réaction des internautes à mon billet, dit Sara à Lorientlejour.com. Les réactions étaient extraordinaires, parfois drôles. La plupart des intervenants n’étaient pas en colère, mais plutôt contents de pouvoir se défouler librement». «Je suis très contente de la façon dont cette histoire a été traitée», conclut-elle. Source:http://www.lorientlejour.com
Moralité: Aux États Unis, une lettre d’indignation contre une tentative d’usurpation entraîne une lettre d’excuse du responsable concerné; En France, une accusation d’antisémitisme.
Et puis, ma foi s’il est aisé que la veulerie pétro monarchique conduise à une normalisation accélérée avec Israël, en dépit d’une annexion rampante de la Palestine, de crainte des effets dévastateurs de la Loi Jasta qui autorise les citoyens américain de poursuivre l’Arabie Saoudite en dédommagement es dégâts du raid du 11 septembre 2001, il subsiste dans les contrées arabes des vertébrés qui se refusent à mener une vie de reptiles, en revendiquant fièrement le patrimoine culinaire, culturel, intellectuel, scientifique et artistique arabe.
Proclamons le donc Urbi at Orbi:
Le Falafel et la Mouloukhyeh sont égyptien et libanais, en aucun cas israélien.
La Tabboulé et le Fattouche sont libanais, en aucun cas ibri aw khaligi
De même que le Hommos, libanais, syrien, palestinien ou jordanien en aucun cas israélien même hébraîsé en khoummous.
Manakiche est libanais, syrien, palestinien ou jordanien, en aucun cas ibri aw khaligi.
Tant qu’existe un vigile, un droit ne s’usurpe pas.
La preuve dans ces deux exploits qui placent Israël KO debout face au Liban, pas uniquement sur le plan culinaire.
Pour aller plus loin, ci joint les liens relatant les exploits libanais
- https://www.lorientlejour.com/article/656488/La_%22bataille_du_houmous%22_continue_%3A_le_Liban_bat_le_nouveau_record_israelien.html
- http://www.liberation.fr/planete/2010/05/09/apres-le-houmous-le-liban-decroche-le-record-du-plus-grand-plat-de-falafel_625112
Pour l’harissa, complètement d’accord, c’est bien tunisien (je ne savais pas en revanche que c’était également lybien) et non pas algérien ni même marocain. Cela me chagrine toujours d’entendre des « Français de souche » la réclamer quand ils mangent (même) un bon couscous !
La spécialité à base de couscous que tu nommes « Maftoul » (n’ayant pas le texte sous les yeux je ne puis jurer que c’est la bonne orthographe) eh bien nous faisons la même chose en Algérie : c’est aussi à base de couscous (entièrement fait à la main bien sûr à partir de semoule moyenne et non grosse, la dextérité de la maîtresse de maison et son expérience vont rendre celle-là fine après maintes opérations dans un tamis et que le couscous ait été cuit plusieurs fois à la vapeur avec entre ces cuissons, un travail au tamis de nouveau ) ce « mafoul » se cuisine surtout au printemps, sans viande mais avec des fèves nouvelles, des petits pois, et un oeuf, (signe de renouveau dans de nombreuses cultures et civilisations) tout ceci posé sur la semoule (pas encore devenue couscous) dans le fameux couscoussier.
Une fois la cuisson terminée, on consomme ce plat en l’arrosant d’huile d’olive (on l’arrose mais on ne l’imbibe pas).
Ce plat peut se cuisiner avec de la semoule de blé dur ou….. de l’orge : mon préféré !
Comme je ne me souviens plus du reste de mon commentaire je vais en rester là pour ce soir.
Amitiés,
Halima S