Dernière mise à jour le 28 octobre 2019
Par Loukmane KHITER, pychologue-clinicien (Aix en Provence), chargé de l’insertion juridique des jeunes réfugiés mineurs du Département des Bouches du Rhône.
Il n’est nullement besoin d’être dans le secret des arcanes du système pour constater les échecs répétés à l’avènement d’un état de droit dans l’Algérie indépendante.
Des échecs avérés, symptomatiques de l’impuissance des pouvoirs successifs ou volonté délibérée d’annihiler toute conception du droit, de la loi et où la liberté, la maturité politique et le sens des responsabilité deviennent les ennemis de la Oumma.
Un trouble perpétuel, qui ne profite qu’à quelques individus, grossières caricatures de la réussite sociale et des travers de l’absolutisme stérile et vain, quand les eunuques prennent le pouvoir.
Drôle de fatalité congénitale lorsque l’impuissance étatique se répète, se reproduit et se transmet par manque de lucidité et de courage citoyen. La fatalité du sceau de l’impuissance à penser un état de droit et où l’arbitraire succède à l’arbitraire dans un défoulement apocalyptique sans fin.
Le peuple condamné à la tourmente, à la schizophrénie et à l’hérésie se mure dans le silence des innocents. Les pères, de la révolution, nous ont pourtant légués les fondements d’un état républicain, social et démocratique.
Dans cette nouvelle indépendance, l’oppression, la répression, le meurtre et la trahison sont devenus les garants de la longévité politique. Des luttes obscurs, le peuple est absent. Témoin silencieux des massacres des innocents, des femmes, des enfants et des vieillards, il pleure sa souveraineté confisquée.
Une indépendance sans peuple. Tout se passe entre eux dans l’infamie de l’illégitimité, de l’impunité et du déshonneur. Les nouveaux maîtres avec à leur solde les mercenaires du désaveu républicain se rassemblent pour exalter l’incompétence et la médiocrité.
Mais qu’ont-ils fait de ce pays, de ses hommes, de son histoire, de sa culture locale, celle des tribus ancestrales, des valeurs et des traditions, qui ont survécu à toutes les épopées.
Le choc de la modernité, ils l’associent à la colonisation, un corps étranger, dans le même temps que l’humanité chemine dans la prospective d’un lendemain toujours à imaginer, toujours à construire. Ils ont restauré la féodalité, l’allégeance et la soumission, les spectres d’une vision terrifiante d’un passé traumatique et traumatisant. Ils ont noyé la liberté dans la servitude. Le peuple figé dans la minorité, l’immaturité, la prosternation et l’incrédulité se meure.
Aujourd’hui, on destitue le tyran mais on garde la tyrannie.
Le FLN et son écho le FIS ne veulent pas mourir.
L’état de droit peut attendre.
Cauda
La France a donné à savoir qu’elle observait avec la plus grande attention le soulèvement populaire en Algérie, alors qu’un contentieux feutré oppose les deux pays à propos de la restitution des archives algériennes par la France.
A l’arrière plan de ce contentieux, l’Algérie a signé le 8 juin 2019, un mémorandum d’entente avec la Chine portant sur la coopération dans le cadre de l’initiative «La ceinture économique de la route de la soie et la route de la soie maritime du XXIe siècle, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives à ses échanges commerciaux et pourra prétendre à de nouveaux marchés. 1000 milliards de dollars pour près d’un millier de projets sont engagés par la Chine pour rendre réel un projet pharaonique de lancement de nouveaux itinéraires pour la route de la soie.
Coup dur aux ambitions économiques de la France en Algérie, qui occupe la 2eme place au niveau des échanges, l’acccord sino-algérien intervient alors que Total cherche à se substituer à la firme pétrolière américaine Anadarko dans l’exploitation du pétrole algérien.
L’accord sino algérien pourrait faire perdre aux entreprise françaises le pactole représenté par ces mégaprojets d’infrastructures de la «route de la soie» qui prévoient la construction de nouveaux ports, des milliers de kilomètres de voies ferrées, des routes, des oléoducs reliant l’Asie, l’Europe, l’Afrique et même des pays de l’Amérique latine.