Serge et Michel Pautot : De grands pourfendeurs de la discrimination

Serge et Michel Pautot : De grands pourfendeurs de la discrimination

Serge et Michel Pautot : De grands pourfendeurs de la discrimination 1818 1392 René Naba

Dernière mise à jour le 30 juin 2021

Une éminente contribution à la jurisprudence du droit du sport.

https://www.madaniya.info/ publie ce papier au seuil d’un trimestre chargé d’événements sur le plan du calendrier sportif (Euro de Football (M) 2020-2021, Jeux Olympiques du Japon 2021 etc….) en hommage à deux juristes pour leur contribution éminente à la promotion et la consolidation du Droit du Sport.

Avis aux lecteurs : Mes Serge et Michel Pautot sont les avocats conseils de https://www.madaniya.info/ et contributeurs réguliers du site. Il va sans dire que cette proximité professionnelle sera sans incidence sur le contenu de cette recension, encore moins n’en affectera l’objectivité, tant les faits s’imposent dans leur simplicité, tant la compétence des deux avocats est manifeste et leur engagement indiscutable, de même que la rigueur déontologique inflexible de l’auteur de ce texte.

Du Droit au service du sport: un sport de combat

Présents dans bon nombre de procès impliquant des sportifs, le Droit du Sport leur est redevable d‘une part de sa jurisprudence qu’ils enseignent d’ailleurs désormais dans un prestigieux établissement français: la Faculté de Droit de l’Université Paris I (Panthéon Sorbonne).
Ah cette voix de stentor dont les prétoires de France en gardent la mémoire, qui retentit pour tonner contre l’injustice, secouer les léthargies, maintenir en éveil les consciences et tétaniser les cabotins et les resquilleurs.

Pendant plus de cinquante ans, Serge, d’abord, en solo, puis avec Michel, en duo, –lorsque son fils titulaire en outre d’un «Certificate of Studies Saint Gilles London» accédera à la fonction d’avocature–, seront en effet des vigiles exigeants et intransigeants pour défendre les droits de leurs clients, au-delà, le droit face à l’inhumanité de certains bateleurs de foire; le droit face aux exhibitionnistes indécents; le droit face à l’injustice des puissants.
Ces deux grands pourfendeurs de la discrimination dans le domaine du sport et d’autres domaines apporteront ainsi une éminente contribution à la jurisprudence du droit du sport.

Intitulé «Nos combats – Pour le sport et la justice, quelques grands procès» leur ouvrage a été édité par «Sekoya ISBN-13: 978-2847511796 Prix 24,00 euros. Il comporte 23 chapitres dont certains traitent des cas symptomatiques du subconscient français; des cas emblématiques de la permanence de la posture de stigmatisation: Le Nain Volant et les joueurs binationaux franco africains de Football.

Le Nain Volant. (Chapitre VII: «Trop petit mon ami») page 83.

En une lointaine réminiscence des «Zoos ethnologiques» de l’époque coloniale, dans la décennie 1930, les singularités voire les difformités physiques, -à l’exemple de la Venus Callipyge au sort tragique-, aiguisaient des curiosités malsaines de spectateurs indécents, au point d’en être réduit au statut de «bêtes de foire», dans une double démarche visant à appâter le chaland et à instrumentaliser une manifestation de supériorité de ceux que le hasard de la naissance a doté de «corps sains dans un esprit sain».

Personne de petite taille, –ou plutôt de courte-taille, ainsi qu’ils étaient désignés selon l’humour gras de la démagogie populaire–, les nains ont été perçus comme de petits êtres au fil du temps. En raison de leur lien originel aux croyances mortuaires païennes, ils ont longtemps gardé mauvaise réputation, diabolisés par l’Église médiévale et seront perçus comme d’une nuisance terrible pour les humains.
En France, au XX me siècle, ils ont servi non de sujets, mais d’objets de distraction, que l’on projetait dans l’espace, tel un projectile, sans filet de protection, à charge pour cet homme- objet de se rétablir par ses propres moyens sans dégâts, pour que cet être déshumanisé et chosifié pour la satisfaction de spectateurs avides-, mérite sa pitance quotidienne.

L’homme de courte taille, comme pour suggérer qu’il était tiré à la courte paille, a acquis désormais droit de cité, avec préservation de son «droit à l’image». Aussi bien à Marseille, dans les films, Anouar Toubali (Pattaya et Taxi 5) et dans les jeux télévisés à Fort Boyard (André Bouchet et Anthony Laborde). Le «petit bonhomme», une expression chère à l’homme d’affaires Bernard Tapie, a ainsi recouvré ses droits humains face à l‘inhumanité bestiale de certains soit disant humains. Grâce en soit rendu au tandem Pautot.

Pour aller plus loin sur les «Zoos humains» de l’époque coloniale : https://www.renenaba.com/les-colonies-avant-gout-du-paradis-ou-arriere-gout-denfer/

Rencontre avec Pape Diouf et des «vrais faux français» chapitre IV page 43 et son complément «Des Footballeurs africains victimes d’employeurs impitoyables» (Chapitre VI) page 69

Les binationaux franco-africains sont des Français certes, mais demeurent Africains, c’est à dire des anciens colonisés qui devaient demeurer tels, ad vitam, dans l’esprit de leurs anciens colonisateurs dont de nombreux racistes, successeurs des négriers d’antan.
L’exemple vient de très haut, du plus haut niveau de l’état et pendant des décennies. Une discrimination chromatique. Un racisme institutionnel dont l’exemple le plus illustre est la «cristallisation des pensions de retraite des anciens combattants» des peuples colonisés qui ont combattu dans les rangs de l‘armée française.

Ce subterfuge juridique visait à minorer la pension des combattants arabes et africains de l‘armée française, dont nombreux ont sacrifié leur vie pour la défense de leur colonisateur, au prétexte que le niveau de leur pays d’origine n’était pas comparable à celui de la France.
Logique en apparence, cette décision pâtissait d’une faille de taille qui faisait désordre dans le pays de la rationalité cartésienne: à savoir que le sang versé impliquait un danger de mort identique tant pour les Français que pour les soldats dits coloniaux; que la mort avait une valeur égalisatrice pour les deux composantes de l’armée française;

Qu’enfin si les Français avaient obligation de défendre leur patrie, leurs colonisés n’en avaient aucune, d’autant plus soustraits à cette obligation qu’une bonne fraction de la population française se vautrait dans la collaboration vichyste avec le nazisme.
Une économie de bout de chandelles qui aura durablement desservi la France en ce que la pension d’un ancien combattant «basané» s’est révélé comme étant «un salaire ethnique, inique et cynique».

Pour aller plus loin sur ce thème, cf. ce lien: https://www.renenaba.com/les-oublies-de-la-republique/

Les joueurs d’origine africaine de nationalité française pouvaient bien évoluer au sein du championnat de France, mais pas en équipe de France réservée à la «race des seigneurs». Dans la Patrie des Droits de l’Homme, cela faisait tâche.
En redresseur de tort, le tandem Pautot obtiendra gain de cause. Les Africains, porteurs de la nationalité française, ont eu accès à l’équipe de France; Dans la foulée, la France décrochera à deux reprises la Coupe du Monde (1998 et 2018);
Un doublé obtenu grâce aux «Métèques de la République», la première fois grâce à Zinédine Zidane, Lilian Thuram and co, la seconde grâce à Kylian Mbappé and co. C’en était trop pour l’éruptif philosophe. Si la première fois Finkiel, surpris par cet exploit contraire à son schéma mental, donnera libre cours à ses expectorations racistes, la seconde fois, l’académicien verdi et blanchi, se contraindra à une rétention des éructations de ses remugles nauséabondes.

Les Français, volant au secours de la victoire, célébreront «la France black, blanc, beur», sans pour autant que cette communion ne bride Alain Finkielkraut de ses traditionnelles jérémiades sur «l’Équipe de France black, black, black, risée de l’Europe».
Une posture qui n’entravera pas sa propulsion au rang d’«Immortel» au sein de l’Académie française, mais l‘habit vert dont il se drape désormais ne lui épargnera pas les stigmates laissés pour l’éternité par le jugement sans appel d’un des grands sociologues français contemporains, Pierre Bourdieu, qualifiant Alain Finkielkraut de «sous-philosophe, pauvre blanc de la culture, demi savant».

Ci-joint le jugement de Pierre Bourdieu sur Alain Finkielkraut, cf. ce lien: https://www.liberation.fr/checknews/2019/11/15/pierre-bourdieu-avait-il-qualifie-alain-finkielkraut-de-sous-philosophe_1763535

Lolo Ferrari

Ah les lolos de Lolo, qui ont tant affolé la planète. Ah les tourments qu’ils infligeront tant aux mâles de tous acabits qu’à la firme italienne automobile.
Au prénom prédestiné, provenant de l’argot désignant un sein, lolo Ferrari était détentrice d’un record du monde qui déclenchait des regards concupiscents de mâles inassouvis: le record des «plus gros seins du Monde». Boostée par la silicone, cette poitrine avantageuse était perçue selon les voyeurs, au mieux comme des flotteurs, au pire comme des pneumatiques pour ceux dotés d’une imagination débordante.

Sa protubérance mammaire a défrayé la chronique de la Riviera française, pour atteindre la Riviera italienne au point de semer l’effroi au sein de l’écurie éponyme, la reine des circuits de Formule 1, la prestigieuse Scuderia qui projettera de lancer ses scuds à son encontre en vue de la torpiller. Et de la dégonfler.

Mais c’était sans compter sur l’habileté du tandem Pautot. L’action en justice engagée contre Lolo, perçue comme usurpatrice de la marque que Ferrari considérait comme une marque déposée, s’est retournée contre la firme en un effet boomerang. La justice estimera que le nom de famille de Lolo -«Ferrari»-, provenant du patronyme de son grand-père maternel, ne constituait pas une usurpation. Lolo a ainsi poursuivi le chemin de sa courte vie en Ferrari.
Du «Nain volant», à Lolo Ferrari, aux footballeurs franco africains en butte aux «contrats marrons», Serge et Michel Pautot seront présents, inlassablement, pour dénoncer, argumenter et protéger.

Au terme de ce face à face de près d’un demi-siècle sur le ring de la justice, le sport à tout le moins certaines de ces pratiques hideuses, aura été mis à l’épreuve du barreau; ses pratiques se placeront progressivement en conformité avec la justice et en application du principe des vases communicants, le barreau se sera affirmé à l’épreuve du sport.

Ces deux mondes en sortiront grandement modifiés au point que les deux juristes se sont lancés dans l’édition d’une revue juridique consacrée aux sports «Legisport» pour acter l’évolution du couple sport et droit.

Au-delà de la satisfaction d’avoir contribué à forger une jurisprudence (cf à ce propos l’affaire MALAJA), Serge Pautot a glané au passage de fidèles amitiés, dont le plus symbolique –le titre, prestigieux à la fois pour Marseille, le football et les binationaux franco-africains–, de «compagnon historique» de Pape Diouf, premier africain à diriger un club de foot européen, décédé au printemps 2020, des suites du Coronavirus.

Avec à la clé le titre très envié, dans le sens noble du terme de «parrain» des joueurs africains, dont il assurera la défense aussi bien de Marcel Dessailly, le préfacier d’un de ses ouvrages «Le Sport spectacle: Les coulisses du sport Business»; Que naturellement le «fort en gueule», l’ancien gardien de but de l’OM, Joseph Antoine Bell, capitaine de l’Olympique de Marseille, avec lequel l’avocat créera «l’Association des footballeurs français d’origine étrangère pour la défense de leurs droits; Ou encore Adébi Pélé, ou enfin Pape Diouf, premier africain à diriger le club français, se convertissant par la suite en premier agent africain des jeunes joueurs africains: Basile Boli et son frère, François Omam-Biyik, Henri Camara etc..

Avocats à plein temps, Serge et Michel Pautot sont néanmoins pleinement engagés dans la vie associative du PACA (Provence Alpes Côte d’Azur) en ce qu’en ces deux hommes de terrain sont intimement convaincus que le sport constitue un facteur de réhabilitation sociale; La prévention infiniment meilleure que la répression.

Pour aller plus loin sur ce thème : https://www.madaniya.info/2018/12/28/le-sport-facteur-de-rehabilitation-sociale-le-cas-de-marseille-la-boxe/

Au-delà du sport et du droit, Serge Pautot, citoyen français, coopérant en Algérie, sera compagnon de route de la Révolution Algérienne, en faisant le choix d’accompagner la naissance du nouvel état.

Chrétien de gauche, il a consacré de nombreuses années de sa jeunesse à donner de cours de français aux jeunes algériens. Instituteur à Bab El Oued puis à la Casbah d’Alger, avant de se consacrer au Barreau.

Vice-président de la Fédération Française de Boxe et Président de son comité régional PACA, Serge Pautot s’est investi auprès des clubs de la région phocéenne, particulièrement dans les quartiers Nord, en direction de la jeunesse issue de l’immigration.
Serge Pautot est un «cœur blanc», non un «pied noir», du nom de ces colons français qui ont exploité l’Algérie et qui, de retour en France, cultive la fibre vindicative, chauviniste et xénophobe, en se vautrant dans les fanges de l’extrême droite française nostalgique d’un passé révolu… Les pieds noirs, seul pays au Monde, la France, à disposer d’un tel lobby.

Au terme de cette déambulation dans les méandres du sport et du droit, un conclusion s’impose: Serge et Michel Pautot appartiennent à cette minorité de Français qui se dressent pour dire «NON à L’Ombre» pour reprendre l‘admirable expression d‘Aimé Césaire afin de maintenir la crédibilité de «La Patrie des Droits de L’Homme», d’en justifier le titre, d’honorer la triptyque républicaine, -Liberté, Égalité, Fraternité-, les trois principes qui servent de fondement à la grandeur de la France et à son beau renom à travers le Monde.

Serge Pautot est l’auteur de nombreux ouvrages notamment :

  • Sport et Nationalités: Quelle place pour les joueurs étrangers -ED. Harmattan
  • Le Sport spectacle: Les coulisses du sport Business- Préface de Marcel Desailly. ED. Harmattan
  • Le sport et la loi – Guide juridique et pratique Juris Editions collection Droit et vie quotidienne.
  • «France-Algérie: Du côté des deux rives» – Édition L’Harmattan.
Table des matières

Préface de Maître Thierry Braillard, ancien Secrétaire d’État aux sports
Chapitre I –Du sokol de gymnaste à la robe d’avocat
Chapitre II –L’aventure Légisport
Chapitre III –L’Abbé Volant, tracassé par ses activités de bâtisseur
Chapitre IV –Rencontre de Pape Diouf et des « vrais faux français »
Chapitre V – Joseph-Antoine Bell, le Lion indomptable
Chapitre VI–Des footballeurs africains, victimes d’employeurs impitoyables
Chapitre VII –Le Nain Volant, trop petit mon ami !
Chapitre VIII –Élodie Lussac, le rêve brisé
Chapitre IX –Sophie Girard, boxeuse et justicière
Chapitre X –Lolo Ferrari contre la « Scuderia »
Chapitre XI –Le drame de Furiani, une catastrophe annoncée
Chapitre XII –Pastis à l’OM
Chapitre XIII –30 décembre 2002: L’arrêt Malaja, l’arrêt Bosman à la puissance 10
Chapitre XIV – La boxe professionnelle, touchée mais pas KO
Chapitre XV – Morts sur le ring
Chapitre XVI –Philippe Filippi contre le «Chinois» et l’ombre du juge Michel
Chapitre XVII – Les accidents sportifs et l’acceptation des risques
Chapitre XVIII –Les risques mortels du sport
Chapitre XIX –Le procès des hooligans, sanctionner toute forme de violence
Chapitre XX – L’arbitrage en quête d’innovation
Chapitre XXI –Des basketteuses à la barre du Tribunal
Chapitre XXII –Avec les contrats, le poids des mots
Chapitre XXIII – Épilogue: la prolifération du droit et la multiplication des acteurs
Annexe – Les colloques Legisport.
Préface: -Thierry braillard, ancien secrétaire d‘état au sport

Pour aller plus loin : https://legisport.com/

Nos combats: pour le sport et la justice, quelques grands procès

 

Résumé

Les juristes comme les sportifs, trouveront dans cet ouvrage des références précises sur les accidents, les contrats, les sportifs démunis, les fédérations attaquées avec des conseils avisés et le curieux de certains procès ou anecdotes. Joseph-Antoine Bell contre Bernard Tapie, l’exploitation de footballeurs africains, des sportives blessées, mal payées par rapport aux hommes, les accidents mortels dans le sport, les contrats «marron », le procès de Furiani, le pastis à l’OM, les hooligans, le nain volant, l’abbé volant, Lolo contre Ferrari, l’affaire Malaja…

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Détails sur le produit

  • Éditeur : Sekoya
  • Langue : Français
  • Broché : 352 pages
  • ISBN-10 : 2847511792
  • ISBN-13 : 978-2847511796
  • Poids de l’article : 550 g
  • Dimensions : 16 x 2.5 x 24 cm

René Naba

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme et de l'Association d'amitié euro-arabe. Auteur de "L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres" (Golias), "Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français" (Harmattan), "Hariri, de père en fils, hommes d'affaires, premiers ministres (Harmattan), "Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David" (Bachari), "Média et Démocratie, la captation de l'imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l'Association d'amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l'Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Editorialiste Radio Galère 88.4 FM Marseille Emissions Harragas, tous les jeudis 16-16H30, émission briseuse de tabous. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

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