Hommage au diplomate suisse Olivier Long à l’occasion du 60ème anniversaire des accords d’Évian entre la France et l’Algérie, qui débouchèrent sur l’indépendance de l’Algérie.
Olivier Long, Médiateur suisse dans les Accords d’Évian, est titulaire d’un Doctorat en Droit et en Sciences politiques. Professeur de droit international, fonctionnaire du Département politique fédéral, puis Représentant de la Suisse à Washington; enfin Directeur du GATT, il a été choisi pour être le médiateur suisse des négociations franco-algériennes ayant abouti aux accords de paix d’Évian.
Un acteur majeur des Accords secrets d’Évian
Né au Petit-Veyrier, Olivier Long a fait des études de droit à Genève, Londres et Chicago. Il a obtenu son Doctorat en Droit à l’Université de Paris et son Doctorat en Sciences politiques à l’Université de Genève. Il commença alors une brillante carrière diplomatique. Entré en 1946 au Département politique fédéral, il a représenté la Suisse à Washington.
En 1953 il est nommé ministre et délégué aux accords commerciaux. En 1960, il dirige la délégation suisse auprès de l’Association européenne de libre-échange à Genève (l’AELE). De 1968 à 1980 il fonctionne comme Directeur général du GATT.
Mais un épisode de sa vie va nous ramener à l’histoire de Veyrier :
Olivier Long est chargé, dès 1960, d’entreprendre discrètement des démarches pour réunir les délégués de l’Algérie et de la France, et poser les jalons d’un accord qui mettrait fin à une guerre qui a déjà fait des milliers de victimes.
La situation de son domaine du Petit-Veyrier à cheval sur la frontière entre la France et la Suisse rend bien service. On apprécie l’anonymat, le secret et le fait de se sentir en sécurité dans un lieu sans micro et sans menaces extérieures.
Après un long travail de taupe, on en arriva à un accord secret en vue de la première conférence d’Évian. Mais le Palais fédéral, assailli par les journalistes, donna trop tôt les noms de ceux qui s’étaient occupés de l’affaire, principalement ceux de Bücher et de Olivier Long.
Camille Blanc, le Maire d’Évian, est tué.
- Pour aller plus loin sur cette affaire cf ce lien : https://www.ledauphine.com/societe/2021/03/27/evian-les-bains-maire-camille-blanc-un-heritage-qui-traverse-le-temps-attentat-oas-guerre-algerie
On prend peur, on propose une compagnie militaire pour protéger Olivier Long. Ce n’est pas possible car les règlements s’y opposent ! On trouve une solution : ce sont deux gendarmes, l’appointé Mouche avec son chien Alix et Jean-Claude Corminboeuf avec Saffy, dirigés par l’officier de sécurité Georges Bovet, qui vont surveiller le domaine, ses habitants et ses hôtes.
Olivier Long était aussi, à l’époque chef de la délégation de l’AELE. C’était un excellent prétexte pour organiser repas et rencontres chez lui. Il avertissait les gendarmes du nombre de voitures qui allaient pénétrer sur le domaine.
Grâce à la discrétion absolue d’Olivier Long – il a été surnommé «Sphynx» – grâce aussi à la surveillance 24h sur 24 du domaine et des gens qui s’en approchaient, les pourparlers se sont déroulés sans incident majeur, même après l’échec de la première conférence d’Évian. L’Algérie retrouve la paix et son indépendance le 3 juillet 1962.
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Sur le parvis de l’hôtel du Parc où se sont signés les Accords d’Évian, les membres des délégations française et algérienne emmenées respectivement par Louis Joxe et Krim Belkacem. Photo DR