Israël-Palestine : L’Occident vit dans une bulle

Israël-Palestine : L’Occident vit dans une bulle 1920 1080 René Naba

Dernière mise à jour le 20 janvier 2024

Tribune co-publiée avec le journal algérien «Algérie Patriotique»


Les Palestiniens n’ont pas vocation à être les indiens d’Amérique du XXI me siècle.

«Tout autant qu’Israël, l’Occident a le sang de Gaza sur les mains» Jonathan Cook


«Le message adressé par le monde à Israël était que le nettoyage ethnique de la Palestine était acceptable, en compensation de l’Holocauste et de plusieurs siècles d’antisémitisme en Europe. La Palestine a été détruite en douze mois, mais la Nakba se poursuit depuis 75 ans.» Ilan Pappé, historien israélien, auteur du «nettoyage ethnique de la Palestine» (Fayard.


L’Occident vit dans une bulle, coupé des réalités malgré les nombreuses bases militaires qui enserrent le monde arabe, en dépit des non moins nombreux instituts de recherches, de centres d’analyse et de prévisions qui l’auscultent et les innombrables ONG qui le sillonnent.

Coup dur à la dissuasion militaire israélienne, la dernière flambée de violence entre Israël et les Palestiniens, initiée par le Hamas le 7 octobre 2023, signe de manière patente l’échec de la diplomatie occidentale au Moyen Orient et de ses manigances en vue de marginaliser la question palestinienne, pour la réduire à une variable d’ajustement structurel.

Ironie du sort d’une rare cruauté: l’infiltration massive des combattants du Hamas –première incursion d’une telle ampleur sur le territoire israélien depuis la création de l’état hébreu en 1948– a constitué un coup d’autant plus dur à la dissuasion militaire israélienne qu’il s’est produit dans un pays qui se targue d’avoir mis au point un logiciel d’espionnage ultra perfectionné, -le système Pegasus- qui a mis sur écoutes bon nombre de décideurs à travers le Monde. Espionner la planète toute entière et «dans le même temps» être sourd et aveugle sur ses voisins fait désordre.

Retour sur cette séquence calamiteuse

Oslo, en 1993, devait ouvrir la voie à la création d’un état palestinien en l’espace de cinq ans (soit en 1998), en contrepartie de la renonciation par l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) à la guérilla anti israélienne. Cette concession majeure, sans pareille dans les annales de lutte des mouvements de libération nationale, s’est révélée contre productive et Oslo, un grand marché de dupes.

Deux des premiers ministres israéliens, l’ultra faucon Ariel Sharon et son successeur Benyamin Netanyahu, se sont appliqués méthodiquement à vider cet accord de sa substance.

Dov Weisglass, ancien chef de cabinet du premier ministre israélien Ariel Sharon, confirmera ainsi dans une interview au quotidien Haaretz, que l’évacuation des implantations de Gaza et du nord de la Cisjordanie avait pour but d’empêcher indéfiniment la création d’un État palestinien et cela avec l’accord de Washington.

Préparé en détail par le général de réserve Meir Dagan, à l’époque, son conseiller pour les affaires de sécurité, le plan Sharon mis en œuvre dès son élection à la présidence du Conseil en février 2001 prévoyait dans le détail la neutralisation d’Arafat, «un assassin avec qui on ne négocie pas», et la destruction de l’accord d’Oslo, «le plus grand malheur qui se soit abattu sur Israël». Une opération d’intensité croissante visait à isoler progressivement le président palestinien tant sur le plan intérieur que diplomatique.

Pour sa part, Benyamin Netanyahu, dans une interview de 2021, ne sachant pas que les caméras tournaient, s’est vanté d’avoir fait échouer les accords d’Oslo au moyen de fausses déclarations et d’ambiguïtés. Il a déclaré: «J’interpréterai les accords de telle manière qu’il sera possible de mettre fin à cet emballement pour les lignes d’armistice de 1967. Comment nous l’avons fait? Personne n’avait défini précisément ce qu’étaient les zones militaires. Les zones militaires, j’ai dit, sont des zones de sécurité; ainsi, pour ma part, la vallée du Jourdain est une zone militaire.»

Cf ces liens: Glenn Kessler, «Netanyahu: America is a thing you can move very easily»,The Washington Post, 16 juillet 2010 (lire en ligne archive]).Vidéo Netanyahu se vantant d’avoir fait échouer les accords d’Oslo de paix [archive].

Résultat de ce micmac israélien opéré avec la complicité agissante des Etats Unis, le chef de file du «Monde Libre»:

Yasser Arafat, signataire des arrangements d’Oslo et à ce titre Prix Nobel de la Paix –avec ses co-signataires israéliens Yitzhak Rabin et Shimon Pérès–, a été confiné dans sa résidence de Ramallah avant de mourir par empoisonnement, selon les révélations du journaliste israélien Amnon Kapeliouk.

Son successeur, Mahmoud Abbas, discrédité par la lourde tutelle de la puissante occupante sur l’Autorité palestinienne, est maintenu sur la ligne de flottaison par les États-Unis en vue de servir de garde chiourme des Israéliens dans sa répression des manifestations palestiniennes contre l’occupant.

Au mépris des règles élémentaires de la démocratie, l’octogénaire bureaucrate est maintenu au pouvoir en dehors de toute investiture populaire.

En parallèle, la Cisjordanie a été transformée en un vaste camp de prisonniers à ciel ouvert quadrillé par plus de 700 barrages militaires, et Gaza, un îlot de misère, soumis au double blocus d’Israël et de l’Égypte, où croupissent près de deux millions de palestiniens, faisant de l’enclave un dépotoir humain explosif.

En superposition et de l’aveu même du journaliste israélien, Ronen Bergman, auteur de l’ouvrage «Rise and Kill First: The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations», 2700 assassinats ciblés ont été orchestrés par Israël depuis l’an 2000; soit en moyenne 40 opérations par an. Les Israéliens n’auront fait que reprendre les méthodes en vigueur en Palestine par les britanniques, notamment le général Orde Wingate, qui avait créé dans la décennie 1930 les «Special Night Squads», les «Escadrons Nocturnes Spéciaux» composés de combattants juifs chargés des raids contre les villages arabes en procédant à l’élimination des meneurs.

A ce bilan morbide s’ajoutent cinquante cinq (55) journalistes palestiniens, dont la correspondante d’Al Jazeera, Shireen Abou Akleh, de nationalité palestino américaine, tués par les forces d’occupation israéliennes depuis l’an 2000, date du début de la deuxième intifada.

Douze journalistes tués depuis le 7 octobre 2023 au Proche-Orient

Au cours des huit premiers jours de la guerre entre Israël et le Hamas, douze journalistes ont été tués, deux portés disparus et huit blessés, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une association qui enquête sur tous les rapports faisant état de journalistes tués, blessés, détenus ou portés disparus dans le conflit.

Conséquence de ses dérives, l’armée israélienne s’est dégradée dans une large mesure, «passant d’une armée opérationnelle capable de mener des opérations de combat intensives à une force d’occupation», selon le constat d’Andreas Krieg, du King’s College de Londres..

Pis, même l’ONU est gangrenée par la censure israélienne au point que l’ESCWA a censuré un rapport qu’elle a commanditée elle même

En toute impunité, jouissant d’une immunité absolue du fait du veto américain, Israël a ainsi poursuivi son annexion rampante du territoire palestinien, le réduisant à un état croupion.

Avec la complicité des Etats Unis et des Pays européens, la droitisation extrême de la société israélienne a propulsé, en 2022, au terme de quatre consultations électorales, une coalition xénophobe suprémaciste, pervertissant durablement un pays dont ses nombreux sympathisants occidentaux qualifient d’ «unique démocratie du Moyen orient», stigmatisé pourtant par l’ONG américaine comme pratiquant un régime d’apartheid».

Sauf à considérer l’intégrisme juif plus soluble dans la démocratie que l’intégrisme musulman, comment expliquer, sinon, cette dualité de comportement à l’égard des principaux protagonistes du conflit israélo-arabe.

Se féliciter de la propulsion au pouvoir de la frange la plus radicale de l’extrême droite israélienne et ostraciser les formations paramilitaires arabes ou islamistes, alors que tant le Likoud que le Hamas ne prévoient pas dans leur charte, le premier, la reconnaissance de la Palestine, et le second, Israël, relève d’un contresens juridique doublé d’une distorsion morale; et que de surcroît les «Fous de Yahvé» auront épinglé sur leur tableau de chasse l’ancien premier ministre, Itzhak Rabin, le négociateur des accords israélo-palestiniens d’Oslo, signe patent d’une volonté de paix; Une cible qu’aucun intégriste palestinien, arabe ou musulman, n’aurait jamais rêvé d’atteindre,

Les combattants du Hamas des «animaux»?

Qu’un dirigeant israélien qualifie les combattants du Hamas d’«animaux» n’est nullement surprenant. Il relève de la rhétorique polémique habituelle des dirigeants israéliens, de leur mépris à l’égard des Palestiniens et surtout de leur volonté de nier l’identité palestinienne.

Le bestiaire israélien est en effet riche pour désigner les arabes «des «animaux à quatre pattes», aux «cafards», sans que cette débauche de xénophobie ne suscite la moindre protestation dans les chancelleries occidentales, sans que les Palestiniens ne soient identifiés pour eux mêmes, pour ce qu’ils sont, des Palestiniens, les habitants originels de la Palestine, quand ils ne sont pas qualifiés de «terroristes», ils sont tour à tour, arabes israéliens ou habitants des territoires (lesquels?) ou alors, selon leur appartenance communautaire ou ethnique (druzes, bédouins) jamais arabes palestiniens ou tout simplement palestiniens.

Dans la mémoire collective palestinienne le terrorisme pratiqué par le Hamas retentit comme une réplique lointaine du terrorisme pratiqué par les colons juifs contre les villageois de Deir Yassine (1048), de Qibya (1953) voire même contre les camps palestiniens de Sabra Chatila, en 1982, par l’instrumentalisation de la milice fasciste chrétienne libanaise.

Ilan Pappé et le nettoyage ethnique de la Palestine

Un auteur, Ilan Pappé, nullement suspecté d’antisémitisme, démontera le mécanisme mis en route par les israéliens pour procéfder à un «nettoyage ethnique de la Palestine» (Fayard).

«A la fin de 1947, la Palestine compte près de 2 millions d’habitants: un tiers de Juifs, deux tiers d’Arabes. La résolution 181 des Nations unies décide sa partition en deux Etats : l’un doit être presque exclusivement peuplé d’Arabes; dans l’autre, les Juifs seraient légèrement majoritaires. Un an plus tard, c’est un Etat à très forte majorité juive, Israël, qui occupe 78 % de la Palestine. Plus de 500 villages ont été rasés, de nombreuses villes ont presque entièrement perdu leur population arabe. Et 800 000 Arabes palestiniens originaires des territoires qui font désormais partie d’Israël peuplent des camps de réfugiés hors de ses frontières», écrit-il.

A l’aide de documents d’archives, de journaux personnels, de témoignages directs, il reconstitue en détail ce qui s’est vraiment passé à la fin de 1947 et en 1948, ville par ville, village par village. Apparaît alors une entreprise délibérée, systématique, d’expulsion et de destruction : un «nettoyage ethnique» de la Palestine. En quelques mois, forts de leur supériorité militaire, de leur accord secret avec le roi de Jordanie, de la passivité complice des soldats britanniques et de l’impéritie de l’ONU, les dirigeants du mouvement sioniste ont organisé le «transfert», par la violence et l’intimidation, d’une population arabe plutôt pacifique, sans défense, abandonnée de tous.

Que les occidentaux ne s’offusquent donc pas du terrorisme pratiqué par le Hamas, eux, qui ont parrainé le terrorisme islamique en Afghanistan contre l’Union soviétique (1979-1989), puis contre la Libye et la Syrie, les alliés arabes de la Russie, dans la séquence du «printemps arabe (2011-2021); eux qui ont conféré le label «vetted opposition» à Jabhat an Nosra, la franchise syrienne d’Al Qaida, qui fait «du bon travail en Syrie», selon l’expression de Laurent Fabius, ancien ministre français des Affaires étrangères et président du Conseil Constitutionnel.

L’inhumanité génère l’animalité et la férocité la bestialité.

Gaza est la portion du globe la plus surveillée de la planète tant par la surveillance aérienne que par l’espionnage électronique des transmissions de sa population. L’enclave est assiégée depuis près de quinze ans tant par les Israéliens que les Égyptiens.

«Déluge d’Al Aqsa» a réhabilité aux yeux de la grande majorité de la population arabe, le Hamas après sa dérive anti -syrienne au début de la séquence dite du «printemps arabe» (2011). Elle a en outre fait voler en éclat les mythes sur lesquels prospérait Israël: à savoir l’un des services de renseignements le plus performant du monde d’une des armées les plus performantes du Monde. Et les représailles massives des Israéliens opérés sans discernement avec usage du phosphore blanc, prohibé internationalement, le mythe de la «pureté des armes» d’une armée «morale».

La guerre d’Ukraine a constitué la première distanciation du «sud global» vis-à-vis de l’Occident. «Déluge Al Aqsa» pourrait avoir pour deuxième conséquence de mettre à mal la politique de saucissonnage de la question palestinienne matérialisée par les accords d’Abraham, l’officialisation des relations entre l’État Hébreu et les pays arabes périphériques, les pétromonarchies (Bahreïn, Emirats Arabes Unis) de même que le Maroc et le Soudan. Des «normalisateurs» désormais en porte à faux vis à vis de leur opinion publique

La duplicité du premier ministre Benyamin Netanyahu de rechercher la normalisation à marche forcée avec l’Arabie saoudite, tout en grignotant progressivement le périmètre sacré de l’esplanade de la Mosquée Al Aqsa a placé en porte à faux la monarchie saoudienne en ce que la gardienne des lieux saints de l’Islam ne saurait cautionner la perte du 3me sanctuaire de l’Islam au risque de saper le fondement de sa légitimité. Une perversité à tous égards contre productive.

Toute la question est de savoir si le «déluge Al Aqsa» sera comparable par ses effets à long terme à l’offensive du Têt (1968) de la guerre du Vietnam, qui a marqué un tournant dans la guerre des communistes vietnamiens contre leurs adversaires de Saïgon soutenus par les Américains, par son impact psychologique sur l’opinion américaine….et briser les obstacles qui se dressent sur la voie de la tenue d’une conférence internationale sur la Palestine. L’histoire seule le dira.

Au delà de l’emballement pro-israélien des occidentaux, il est des vérités qu’il importe de dire:

  1. Primo: En cautionnant inconditionnellement Israël, les Occidentaux sont pleinement responsables de l’échec des accords d’Oslo et de l’anéantissement du projet de création d’un état palestinien, générateur de violences cycliques.
  2. Deuxio: Le droit à l’existence d’Israël ne doit pas se traduire par le droit à l’annihilation des Palestiniens.
  3. Tertio: Le droit à la sécurité d’Israël ne doit pas non plus signifier le droit à l’insécurité des Palestiniens et des autres États arabes.
  4. Quatro: Le génocide hitlérien ne saurait en aucun cas excuser le sociocide palestinien de la part des descendants des rescapés du génocide juif en Europe occidentale.

Enfin, tant qu’existe un revendicateur un droit ne se perd pas et tant que des palestiniens existeront, leurs droits ne se perdront pas. Les Palestiniens n’ont pas vocation à être les indiens d’Amérique du XXI me siècle.

Le mot de la fin revient à Dominique de Villepin, ancien premier ministre français, «La légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée » (…). «La solution à deux États est la meilleure garantie de sécurité que pourrait avoir Israël : avoir un État constitué à côté de soi, ça vaut mieux qu’un pullulement d’organisations terroristes, un chaudron mortifère». Dominique de Villepin sur France Inter jeudi 12 octobre 2023.

Pour aller plus loin sur ces thèmes :

  1. Israël et la fin de la pureté des armes
    https://www.renenaba.com/israel-et-la-fin-de-la-purete-des-armes/
  2. Du Bon usage des bains de sang
    https://www.palestine-studies.org/en/node/1642720
  3. De l’utilité de certaines rumeurs en temps de guerre
    https://www.madaniya.info/2018/10/04/de-l-utilite-de-certaines-rumeurs-en-temps-de-guerre/
Traduction

René Naba

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme et de l'Association d'amitié euro-arabe. Auteur de "L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres" (Golias), "Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français" (Harmattan), "Hariri, de père en fils, hommes d'affaires, premiers ministres (Harmattan), "Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David" (Bachari), "Média et Démocratie, la captation de l'imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l'Association d'amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l'Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l'Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Editorialiste Radio Galère 88.4 FM Marseille Emissions Harragas, tous les jeudis 16-16H30, émission briseuse de tabous. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

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Un commentaire
  • Maurice Massengo-Tiassé 19 octobre 2023 à 17h49

    Al’attention de la rédaction de madaniya, info

    mtiassepro@yahoo.fr
    https://youtube.com/watch?v=-GnisXY40uM&feature=shared

    Une injustice ne peut pas justifier une autre injustice. Appliquer la loi du talion est une violation du droit international, ceci ressemble bien à une punition collective qui n’est autre qu’un crime de guerre ou de l’humanité.. Des centaines de frappes contre Gaza ont fait de nombreuses victimes civils, sans oublier les coupures de l’électricité . Les meurtres délibérés de civils et des soldats et les prises d’otages par la branche armée, terroriste du Hamas, constituent des crimes de guerre, conformément au droit international humanitaire .
    Je suis une voix africaine se réclamant, hébreux noir du Kongo dia Ntontela, j’exige, après la guerre, un véritable dialogue entre Israélien et palestinien, pour aboutir à deux Etats sécurisés, aux frontières acceptées de tous, ceci conformément à la résolution du 29 juillet 1980 de l’AG de l’ONU. Celle-ci réaffirme: – le droit inaliénable des Palestiniens qui ont été déplacés et déracinés, de retourner dans leurs foyers et de recouvrer leurs biens en Palestine; – les droits inaliénables en Palestine du peuple palestinien, y compris: a) le droit à l’autodétermination, sans ingérence extérieure, ainsi qu’à l’indépendance et à la souveraineté nationales; b) le droit de créer son propre Etat souverain et indépendant; – le droit de l’ Organisation de Libération de la Palestine, représentant du peuple palestinien de participer sur un pied d »égalité à tous les efforts , délibérations et conférences ayant trait à la question de Palestine et à la situation au Moyen Orient, dans le cadre de l’ONU. Réaffirme le principe de l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la force. Le respect du droit international et la cessation de l’impunité sont essentiels pour éviter un nouveau conflit. Si la bande de Gaza doit devenir la bande de la renaissance, il est nécessaire qu’elle le soit dans le cadre d’une cohabitation et d’un vivre ensemble des deux Etats indépendants donc Israélien et non juif et palestinien et non arabe. Oui je préfère ne pas dire Etat juif pour ne pas tomber dans les travers des partis nationalistes ou même extrémistes d’Israël. C’est le cas de Benyamin NETANYAHOU qui en tant que 1er ministre, permettra l’implantation de nouvelles colonies Israëliennes. Il fait voter la loi, Etat-nation du peuple juif. Il signe les accords d’Abraham, affaiblissant ainsi le front arabe en faveur de la Palestine. Netanyahou est donc le pyromane. à l’origine des guerres de 2012 et 2014 avec les extrémistes de la bande de Gaza. En 2022 , à la tête du gouvernement le plus à droite qu’Israël ait connu depuis sa fondation, NETANYAHOU continue d’ignorer les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Il va probablement s’expliquer un jour à la CPI. NETANYAHOU a été poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance, ainsi il devient en 2019 le premier chef de gouvernement israélien à être inculpé alors qu’il est en exercice. Oui il faut un état palestinien et non arabe comme l’avait rêvé YASSER ARAFAT devant l’assemblée générale de l’ONU le 13 novembre 1974, je cite: Agissons ensemble afin que le rêve devienne réalité, afin que de mon exil, je rentre avec mon peuple pour vivre dans le cadre d’un seul pays démocratique. où chrétiens, juifs et musulmans vivront dans un Etat fondé sur une base de justice, d’égalité et de fraternité. Agissons ensemble afin que le rêve devienne réalité, afin que de mon exil, je rentre avec mon peuple pour vivre avec ce juif combattant et avec ses camarades, ainsi qu’avec cet évêque courageux et ses frères, dans le cadre d’un seul pays démocratique, où chrétiens, juifs et musulmans vivront dans un Etat fondé sur une base de justice, d’égalité et de fraternité. Je fais appel à vous pour que vous mettiez notre peuple à même d’établir sur sa propre terre son pouvoir national indépendant. Je suis venu tenant d’une main un rameau d’olivier et de l’autre un fusil de combattant de la liberté. Ne lissez pas le rameau d’olivier tomber de ma main. La guerre embrase la Palestine, mais c’est aussi en Palestine que la paix renaîtra. » Fin des citations Le Hamas est un mouvement antidémocratique et violent. Il a pris le dessus sur l’OLP, la seule autorité représentant le peuple palestinien. De nouvelles élections démocratiques sont nécessaires pour légitimer l’autorité palestinienne qui trouvera avec Israël une solution juste au problème des Palestiniens fondée sur la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien en Palestine.
    Maurice MASSENGO-TIASSE Docteur d’état en droit Spécialiste en droit international des droits de l’homme Diplômé de l’Institut des Hautes Etudes Internationales (IHEI) Université Paris 2 Diplômé d’études supérieures spécialisées (DESS) Diplomatie et Administration des Organisations Internationales, Université Paris11 Président fondateur du Comité International pour le respect et l’application de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CIRAC) ONG ayant un statut consultatif à l’ONU.