Dernière mise à jour le 5 février 2024
Le Tribunal Spécial sur le Liban devrait fermer ses portes fin 2023 dans l’indifférence quasi générale de l’opinion occidentale, boudé par ses contributeurs, en état de quasi faillite financière, tournant une page honteuse des annales de la justice internationale, infligeant en même temps une scarification morale à ses promoteurs principalement la France et les États-Unis.
Le procès des assassins présumés de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri a constitué par excellence un procès politique sous habillage juridique.
Émaillé de nombreux incidents, ce procès qui se voulait exemplaire a débouché en fait sur une parodie de justice, une escroquerie politique, une imposture judiciaire, une forfaiture morale.
1- Une justice sous influence: Le fonctionnement du Tribunal spécial sur le Liban en question
L’étincelle de ce barnum politico médiatique a été déclenchée par l’ambassadeur de France au Liban, Bernard Emié, futur directeur de la DGSE, qui se vivait alors à Beyrouth en pro consul de l’ancienne puissance mandataire, théorisant une incongruité juridique sur la «responsabilité implicite de la Syrie et du Hezbollah» dans l’assassinat du milliardaire libano saoudien, par ailleurs partenaire du président français Jacques Chirac, qui en sera , au delà de toute décence, son pensionnaire posthume.
- Sur la relation affairiste entre Rafic Hariri et Jacques Chirac, cf ce lien : https://www.renenaba.com/la-france-et-le-liban-le-recit-dune-berezina-diplomatique/
Le Tribunal Spécial sur le Liban, chargé de juger les responsables de l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005, devait ouvrir ses travaux le 25 Mars à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye, sur fond d’une sanglante épreuve de force ente le bloc atlantiste et ses contestataires régionaux, particulièrement en Syrie et le nord du Liban dans la région de Tripoli où le bras de fer tourne à la guerre confessionnelle.
Du jamais vu dans les annales diplomatiques internationales: des démissions en cascade impliquant jusques y le président de l’institution, deux procureurs et un greffier, un fonctionnement émaillé de nombreuses irrégularités, un des enquêteurs soudoyé, des arrestations arbitraires sur la base de dépositions de faux témoins, des enquêteurs agents de la CIA. Une farce de très mauvais goût, dont la crédibilité de la justice internationale en patira longtemps. Jugez-en.
Le fonctionnement du Tribunal spécial sur le Liban chargé de juger les responsables de l’assassinat du chef du clan américano saoudien au Liban a en effet tourné à la farce au point d’apparaître comme une institution sous influence instrumentalisée à des fins politiques, sinistrant durablement la notion de Justice internationale en ce que dans un cas similaire, l’assassinat de l’ancien premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto, deux ans plus tard, n’a pas donné lieu à un tel déploiement juridico politique, pas même une enquête de l’ONU.
La singularité de ce tribunal d’exception, qui le frappait de suspicion, est qu’il était particulièrement soutenu par un pays, les États-Unis, qui n’a pas souscrit au traité de Rome portant création de la Cour Pénale Internationale, et, qu’il était, de surcroît, financé à parité par un pays, le Liban, pour une enquête menée à charge, exclusivement à charge contre une formation majeure de la coalition gouvernementale, au mépris des règles élémentaires du débat contradictoire; un principe fondamental d’une bonne administration de la justice, au risque d’imploser le pays bailleur de fonds.
Le Liban concourt à raison de 49 pour cent d’un budget annuel de 65 millions de dollars, soit 32,5 millions de dollars environ. Un système pervers qui conduit à un autofinancement suicidaire en ce que l’acte incrimine la responsabilité de plusieurs membres du mouvement chiite Hezbollah, une liste conforme dans une large mesure aux révélations du journal Der Spiegel, en 2009, ainsi qu’aux fuites de la chaîne de télévision israélienne Canal 10, en juillet 2010.
2- De nombreuses irrégularités
Le fonctionnement du tribunal spécial sur le Liban a été émaillé de nombreuses irrégularités, mais les deux coups qui ont porté un coup irrémédiable à sa crédibilité sont l’arrestation arbitraire de quatre officiers de l’armée libanaise et des services des renseignements consécutive à la déposition d’une dizaine de faux témoins commandités par le clan Hariri, ainsi que la corruption de certains enquêteurs internationaux.
Jamil Sayyed, ancien directeur de la sûreté générale, et trois autres officiers d’autorité, le général Moustpaha Hamdane, chef de la garde présidentielle, le général Raymond Azar, chef du renseignement militaire, et le général Ahmad el Hajj, chef des services de renseignements sont été arrêtés arbitrairement, le30 août 2005, et relâché 4 ans après sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux.
Leur arrestation répondait au souci des pays occidentaux d’éliminer du théâtre de l’enquête des responsables à la personnalité affirmée pour leur substituer des partisans du clan Hariri acquis à la collaboration en vue d’orienter les investigations dans le sens souhaité par les occidentaux en vue de son instrumentalisation contre la Syrie et le Hezbollah.
Rafic Hariri était un ancien premier ministre lorsqu’il a été assassiné, de même que Benazir Bhutto, au Pakistan. Le libanais sunnite a eu droit à un tribunal international et pas la pakistanaise chiite. Sur le plan proprement libanais, le prédécesseur libanais de Rafic Hariri, Rachid Karamé (Tripoli), a été assassiné, lui, dans l’exercice de ses fonctions de premier ministre, sans bénéficier de l’attention de la justice internationale.
Le statut de Rome a été ratifié le 17 juillet 1998 habilitant la Cour Pénale Internationale à se saisir des «crimes contre l’humanité, crimes de génocide et des crimes de guerre». Il n’a pas qualité pour les crimes individuels. Il n’a été ratifié ni par les États-Unis, ni par Israël, les deux pays les plus impliqués, paradoxalement, dans le fonctionnement du Tribunal Spécial sur le Liban.
3-Gommer le passif Hariri
L’internationalisation d’un crime interne, s’agissant de l’assassinat d’une personnalité n’exerçant aucune responsabilité internationale, et d’un crime commis sur le territoire d’un état souverain dont la victime en est le ressortissant, de même que l’instrumentalisation de cette justice à des fins politiques, placent le Liban sous un mandat de facto des puissances occidentales, à la merci d’un chantage permanent, occultant le débat sur le passif de l’ère Hariri, qui hypothèque, lui, l’avenir du Liban, à savoir :
- Une dette publique de cinquante milliards de dollars
- Une évaporation de recettes du ministère des finances de l’ordre de quinze milliards de dollars, sous le gouvernement du tandem Hariri-Siniora.
- Trente millions de m2 de superficie du territoire libanais vendus à des inconnus, vraisemblablement à des investisseurs originaires des pétromonarchies du Golfe, en infraction avec la législation du pays.
- Près de deux cent mille naturalisés sunnites entrainant un bouleversement de l’équilibre démographique du pays dont le système politique repose sur une répartition confessionnelle du pouvoir.
4-Un enquêteur soudoyé
Dans une allocution télévisée dimanche 3 juillet 2011, Cheikh Hassan Nasrallah a fait diffuser une séquence vidéo montrant un des enquêteurs internationaux, l’Allemand Gerhard Lehman, vice-président de la commission d’enquête monnayant ses informations, en train d’empocher une somme d’argent.
Daniel Bellemare, de son côté, a personnellement œuvré à la levée de la Note rouge placée sur Mohammad Zouheir Siddiq auprès d’Interpol, annulant ainsi les poursuites engagées contre lui en sa qualité de «faux témoin» du procès.
Ancien garde de corps d’un opposant notoire au régime de Damas, le général Rifa’at Al Assad, propre oncle paternel du président Bachar al Assad, Siddiq résiderait au Caire sus la protection des services égyptiens.
Les notes Wikileaks ont révélé des rencontres périodiques entre les enquêteurs internationaux et l’ambassade américaine à Beyrouth visant à obtenir des instructions sur le cheminement de l’enquête.
5-Un panel d’enquêteurs en rapport avec la CIA
- Robert Baer, conseiller du procureur, spécialiste des affaires islamiques, ancien officier de la CIA, avait été envoyé au Liban pour traquer Imad Moughnieh, le responsable de la branche militaire du Hezbollah. Dans une interview à la chaine de télévision d’Abou Dhabi, Bauer a avoué avoir consacré quinze ans de sa mission auprès de la CIA travaillé pour le kidnapper. En 1985, il avait participé à la tentative d’assassinat de Sayed Hussein Fadlallah, un attentat qui a tué et blessé plus de 300 personnes.
- Nick Caldas, australien d’origine égyptienne, ancien responsable des investigations au sein de la commission d’enquête internationale. Lié à la CIA, il avait été auparavant dépêché en Irak pour créer un service de renseignements irakien sous l’autorité de l’administration américaine du pays.
- Michael Taylor, britannique, responsable des investigations au TSL, un ancien chef des Services de renseignements britanniques, il est spécialisé dans la lutte contre le «terrorisme islamique».
- Darrel Mendez, américain, responsable des poursuites au bureau du procureur, «ancien des Marines et lié à la CIA et au FBI».
- Doreid Bcherraoui, libano-français, conseiller juridique du procureur, a été le premier à lancer, via les médias, des accusations contre la Syrie et les services libanais. hostile au Hezbollah, il passe pour être responsable de plusieurs décisions du Bureau du procureur dans l’affaire des faux témoins.
5 –Une cascade de démissions
Point d’orgue de cette mascarade a été la démission, le 10 octobre 2011, de M. Antonio Cassese de ses fonctions de président du Tribunal, décédé peu après des suites d’une longue maladie. Grand ami d’Israël, détenteur du prix Elie Wiesel, Antonio Cassese avait, auparavant, participé au comité de soutien du mouvement des Moujahidine Khalq, le mouvement d’opposition armé iranien, inscrit sur la liste des «organisations terroristes» de l’administration américaine. Atteint de cancer, M. Cassese aura siège jusqu’au bout à la tête de la juridiction ad hoc. Il a été remplacé par Sir David Baragwanath, ancien président de la New Zealand Law Commission et ancien magistrat de la High Court et de la Court of Appeal.
Sa démission a porté à onze le nombre des démissionnaires du Tribunal Spécial sur le Liban, inaugurée par celle du greffier Robin Vincent (juin 2009), suivie de sept autres Suzan Khan (août 2009), Howard Morrison (août 2009), David Tolbert, porte-parole, (septembre 2009), Nick Kaldas, enquêteur affilié à la CIA, (janvier 2010), Radhia Achour (mai 2010), et François Côté (juin 2010), Henriette Aswad, (septembre 2010), sans oublier celle des deux enquêteurs Detlev Mehlis et Serge Brammertz.
6- Assef Chawkat, Michel Samaha et Wissam Al Hassan….les surprises d’un jeu de billard à trois bandes
Le procès se tient en l‘absence de deux des principaux protagonistes de l’affaire, Assef Chawat, beau-frère du président syrien Bachar al Assad et un des responsables des services de sécurité syriens et Wissam Al-Hassan, le principal maître d’œuvre du dossier d’accusation.
Deux personnages engagés dans une lutte à mort: le libanais, controversé responsable de la protection rapprochée de son employeur Rafic Hariri, pesait sur lui la suspicion d’un manquement professionnel qu’il lui importait de lever, le syrien, à ce titre dans le viseur de son rival libanais en tant potentiel bouc émissaire syrien, veillait à lui damer le pion, en cherchant à se dégager du nœud coulant placé autour de lui par les Occidentaux dont ils réclamaient la tête pour solde de tout compte de l’implication présumée de la Syrie dans l’affaire Hariri.
Interface entre la Syrie et la France sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Michel Samaha, devenu personnage encombrant du fait de sa parfaite connaissance des divers aspects des rapports triangulaires franco libano syriens, se devait d’être réduit au silence en ce qu’il parasitait la scène par ses révélations intempestives.
Ancien ministre libanais de l’information, ancien membre du parti phalangiste (milices chrétiennes libanaises), Michel Samaha a ainsi affirmé le 4 juillet 2011 sur la télévision «Al Manar» que Saad Hariri, le fils de la victime, avait souscrit en sa qualité de premier ministre du Liban un engagement renonçant au tribunal Spécial sur le Liban, de même qu’a son financement à la condition expresse qu’aucune censure parlementaire ne sanctionne sa gestion gouvernementale.
Hariri jr avait posé en outre comme condition qu’aucune poursuite ne soit engagée contre les faux témoins qui ont vicié le déroulement de l’enquête, ni contre les officiers qui lui sont proches, le général Achraf Rifi, directeur des forces de sécurité intérieure, Wissam Hassan, chef du bureau du renseignement, ni que l’évaporation de douze milliards de dollars du ministère des finances sous la gestion Hariri.
Michel Samaha paiera le prix fort pour ses révélations. Au terme de la mandature Sarkozy, il sera neutralisé, l’été 2012, sur ordre de Wissam al Hassan, sous l’accusation de menées pro syriennes et anti libanaises, sur la base d’un témoignage d’un agent triple, Milad Kfouri. Kfouri, ancien membre des milices chrétiennes libanaises, reconverti dans la prestation de services auprès des Syriens et du Clan Hariri, a disparu depuis de la circulation, exfiltré et son silence, semble-t-il, monnayé à son pesant d‘or.
Assef Chawkat a été pulvérisé dans un attentat contre le quartier général syrien, le 18 juillet 2012, à Damas, et son accusateur Wissam Al Hassan, carbonisé à son tour trois mois plus tard, emportant, tous les deux, leurs secrets dans la tombe.
Le procès Hariri devait constituer le sacre de Wissam Al Hassan et le blanchir rétrospectivement de ses bavures successives. Il sera le procès en creux de ce maître d’œuvre des opérations de déstabilisation de la Syrie et de ces manigances visant à maintenir l’enquête du procès Hariri sur le rail anti syrien… des faux témoins, à l’incarcération abusive des quatre officiers supérieurs, à l’inculpation de Michel Samaha.
Certes, la peine capitale a été requise par le parquet libanais à l’encontre de Michel Samaha et le Hezbollah -question de maintenir la pression- de nouveau suspecté d’un mystérieux attentat en Bulgarie. Mais le prédateur a trépassé bien avant qu’il ne terrasse sa dernière proie, qu’il comptait caraméliser sous l’accusation de sabotage. Le pire scénario imaginable pour le camp occidental, sauf à leur servir de bouc émissaire posthume idéal dans l’hypothèse d’un arrangement entre les États-Unis et ses contestataires régionaux.
Michel Samaha a constitué incontestablement une belle prise pour la justice libanaise, discréditée par une cascade de jugements invraisemblables contre des officiers supérieurs libanais impliqués dans un réseau pro israélien. Mais sa crédibilité ne sera durablement restaurée que lorsqu’elle aura fait la démonstration de son impartialité, en mettant en jugement un autre fauteur de troubles redoutable, le député chiite pro haririen Okab Sakr.
Principal pourvoyeur d’armes à l’opposition islamiste syrienne, le député chiite pro-Hariri a déserté ses responsabilités au sein de la représentation nationale libanaise, pour aménager ses quartiers en Turquie en vue de mener sa guerre pour le compte de ses parrains saoudiens, dans une opération qui s’apparente à la forfaiture. Ah les surprises du jeu de billards à trois bandes.
6- La mystérieuse interview du Times: une ténébreuse affaire
Summum de la sophistication dans la guerre psychologique menée par les pays occidentaux pour déstabiliser le successeur de Saad Hariri, le premier ministre Najib Mikati, est la mystérieuse interview publiée par la revue américaine «Time» d’un des quatre inculpés, proclamant son innocence, assurant qu’il se trouvait au Liban et que s’il avait été reconnu coupable, le Hezbollah l’aurait déjà remis à la Justice internationale.
Le journal An Nahar, emboitant le pas, a indiqué que la personne qui avait été interviewée n’est autre Hussein Oneissi, alors que Nicholas Blanford, le correspondant du Time à Beyrouth, démentait avoir effectué l’interview.
Le journaliste américain, grand spécialiste du Hezbollah, a assuré qu’il s’est borné à commenter les propos du soi-disant inculpé sur la base d’un texte fourni par la direction du Times sans en connaitre sa provenance.
7- Imad Moughnieh et la responsabilité des attentats du 11 septembre 2001
Une mise en scène pour camoufler les informations procurées de sources israéliennes?
Imad Moughnieh, chef de la branche militaire du Hezbollah, tué par une explosion à la voiture piégée à Damas, en 2008, ainsi que l’Iran, ont été mis en cause dans les attentats du 11 septembre dans une déposition faite devant un tribunal du district de Manhattan, rapporte samedi 26 aout 2011 Le spécialiste des affaires du renseignements au journal israélien Yedioth Aharonoth, Ronen Bergman, a rapporté cette information surréaliste se référant à des responsables du renseignement américain. Selon le journal, Imad Moughnieh aurait personnellement assuré la livraison des explosifs.
Curieux cheminement que cette information qui reviendrait à imputer la responsabilité des attaques du 11 septembre aux Chiites et à blanchir rétrospectivement les Sunnites, particulièrement les sunnites alliés de l’Amérique, les adversaires implacables tant de l’Iran que des chiites, qu’ils considèrent comme des parias de l’Islam.
Doublement curieux le cheminement que cette information qui consiste à confier à un ancien responsable des services de renseignements israéliens de charger l’Iran et le Hezbollah en se référant à des anciens responsables de la CIA. Que n’a-t-on cité directement les responsables américains, sans s’abriter derrière les Israéliens?
Pourquoi une telle révélation si tardive? Pourquoi avoir attendu dix ans pour révéler une information explosive détenue par les Américains eux-mêmes? S’agit-il de préparer une nouvelle campagne de diabolisation de «l’axe du mal» en de détourner l’attention sur la question palestinienne, en pleine offensive diplomatique pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine à l’ONU.
Le lendemain, le Yedioth Aharonoth, en phase d’inspiration aigue, faisait état de l’installation d’une base de Hezbollah à Cuba, pour servir de tête de pont au déploiement du mouvement chiite pour l’observation et le repérage des activités américaines et israéliennes dans la zone des Caraïbes.
Intervenant après la chute de Tripoli aux mains de l’Otan, dans la foulée de la déstabilisation de la Syrie, la mise en cause du Hezbollah, visait à stranguler le noyau dur de la résistance à l’hégémonie israélo-américaine dans la zone en cherchant à faire rétrospectivement payer, par le biais judiciaire, au trio Hezbollah-Syrie-Iran, la responsabilité des attentats anti occidentaux de Beyrouth, contre le QG des marines à Beyrouth, en 1983, et les deux attentats contre l’ambassade américaine, en 1983 et 984.
Le mandat triennal du tribunal a expiré fin février 2012. Il sera prorogé par tacite reconduction aux mépris des dispositions constitutionnelles.
Illustration
Ambassadeur de France au Liban en 2004-2005 Bernard Emié est l’auteur de la théorie de la “responsabilité implicite” de la Syrie et du Hezbollah” dans l’assassinat de l’ancien premier ministre libano saoudien Rafic Hariri. Cette incongruité juridique du pro consul français au Liban a été saluée par la presse occidentale comme un trait de génie en ce qu’il justifiait la création d’un Tribunal Spécial sur le Liban et la comparution conséquente des deux bêtes noires de l’Occident devant la Justice Internationale . Mais le “Tribunal Hariri” s’est révélé une escroquerie politique, une imposture judiciaire et une forfaiture morale. Nommé en 2017 à la tête de la DGSE, Bernard Emié a assisté, impuissant, à la désagrégation du pré carré français en Afrique (Mali, Guinée, Burkina Faso, Niger et Gabon).