Par Abdallah Al Sinnawi, éditorialiste au journal « Ahram on Line» et contributeur du quotidien Libanais «Al Akhbar». Adaptation en version française par René Naba, directeur du site https://www.madaniya.info/
Ce papier est publié à l’occasion du 9 ème anniversaire du décès de Mohammad Hassaneine Heykal, le 17 Février 2016.
Note de la Rédaction
La faute mortelle de l’islam contemporain a été l’alliance des Frères Musulmans avec l’Arabie Saoudite, symbole de l’obscurantisme religieux, du capitalisme sauvage, de l’oppression politique, de la régression sociale, son placement enfin sous tutelle du protecteur d’Israël, les États Unis, dont elle sera la roue dentée de sa stratégie. Au-delà de la destruction des Bouddhas de Bamyan (Afghanistan) et des monuments de l’Islam africain à Tombouctou (Mali), des massacres des civils innocents tant chrétiens que musulmans qui ne professaient pas la foi wahhabite takfiriste, la pathologie mentale des islamistes se résume en cinq faits :
- Le déboulonnement lors de la chute de Tripoli, en 2011, de la statue de Nasser, artisan de la première nationalisation réussie du tiers monde, le Canal de Suez et, à ce titre, cible d’une triple agression de la France et de la Grande Bretagne et d’Israël ; C’est à dire des deux puissances coloniales de l’époque et leur créature ; elle sera complétée onze ans plus tard par une nouvelle agression en 1967, avec les encouragements des monarchies pro américaines, le chah d’Iran, le Roi Hussein de Jordanie et le Roi Faysal d’Arabie.
- La Fatwa du Jihad contre la Syrie décrétée par Mohammad Morsi avec la caution de 107 Oulémas salafistes wahhabites, contre un pays qui a livré en alliance avec l’Égypte quatre guerres contre Israël.
- La supplique de Youssef Al Qaradawi, le milliardaire Mufti du Qatar, demandant à l’OTAN de bombarder la Syrie, seul pays du champ de bataille avec le Liban à n’avoir pas signé un traité de paix avec Israël.
- La trahison de Khaled Mecha’al, chef du bureau politique du Hamas, en 2011, et son ralliement à la coalition islamo-atlantiste dans sa guerre contre la Syrie, un pays qui lui avait offert l’asile politique pendant 14 ans et accueilli après avoir échappé à une tentative d’empoisonnement en Jordanie de la part des services israéliens.
- L’incendie par les islamistes égyptiens de la maison de Mohammad Hassaneine Heykal, l’ancien confident de Nasser et ancien directeur du grand journal égyptien Al Ahram, provoquant la destruction d’une des plus riches bibliothèques du Monde arabe, un trésor historique incomparable.
Comparaison n’est pas raison, mais par ses dégâts notamment les pertes infligées au patrimoine documentaire arabe, l‘évocation du précédent d’Hulagu Khan se justifie par la barbarie du procédé. En 1258, Hulagu Khan, petit-fils de Gengis Khan, victorieux de l’armée du Califat abbasside, met à sac Bagdad et l’incendie, massacrant environ 800 000 de ses habitants. Depuis lors dans l’imaginaire arabe, Hulagu est synonyme de barbarie extrême.
Dans leur acharnement à détruire le patrimoine culturel contenu dans la résidence de Mohamad Hassaneine Heykal, les islamistes égyptiens supportent aisément la comparaison avec leurs émules mongols, huit siècles après l’incendie de Bagdad, dans une manifestation exacerbée d’une barbarie qui constitue la forme la plus achevée de la décadence.
Fin de la note.
Le récit d’Abdallah Al Sinnawi
Le 17 janvier 2016 décédait Mohammad Hassaneine Heykal, un personnage de premier plan de la vie politique égyptienne. Sa résidence «Beit Qarchache», qui faisait office de capitale parallèle de l’Égypte sous la mandature présidentielle d’Hosni Moubarak, était comme désertée, comme ayant perdu son âme, quand bien même elle avait été grandement restaurée et réhabilitée après son pillage et sa destruction par un incendie dont elle a été la cible, le 14 Août 2013, par des hordes islamistes en représailles à l’assaut gouvernemental contre leur fief à «Al Rabi’a al Adawiya» et Midane An Nahda, Place de la Renaissance, les deux places fortes de la confrérie des Frères Musulmans.
Ce jour-là, un groupe armé a pris d’assaut la demeure de Heykal que rien ne distinguait des autres résidences du quartier, pas le moindre signe distinctif ostentatoire, forçant l’entrée de la maison à coups de cocktails Molotov, détruisant tout ce qu’il rencontrait sur leur chemin.
Meubles, tableaux… tout a été détruit alors que le jardin et le verger jouxtant la maison étaient incendiés et que la bâtisse elle-même était détruite par l’explosion des canalisations.
La police était paralysée. Son intervention entravée par une attaque massive des islamistes contre les commissariats du quartier, les mosquées et les édifices publics.
Les assaillants avaient pleinement conscience des considérables dégâts matériels, de même qu’au patrimoine culturel qu’ils infligeaient à l’Égypte par la destruction de la résidence de Heykal.
Le bloc des livres rares et anciens, des documents historiques rarissimes ont été détruits sans la moindre possibilité de compensation, de remplacement ou de reconstitution. Un gâchis épouvantable.
1 – Hedayate Teymour, l’épouse au rôle essentiel dans le parcours de Heykal
Sept ans après ce drame, son épouse Hedayate Teymour a voulu évoquer cet événement afin qu’il ne tombe pas dans l’oubli. Cette épouse qui a joué un rôle de premier plan dans le parcours de son conjoint, lui manifestant un soutien infaillible dans son combat, aux épreuves qu’il a traversées, a fait le choix de demeurer dans l’ombre, loin des projecteurs de l‘actualité.
Le testament de Heykal témoigne du respect et de l’amour qu’il portait à son épouse : «Ma chère Hedayate, quand vous lirez cette lettre, j’aurai déjà franchi le pont qui sépare la vie de la mort». C’est en ces termes que débutait son testament daté de 1997.
La mission de cette épouse a, tout au long de sa vie, de conserver la totalité des écrits de son mari, un observateur privilégié de la vie politique égyptienne et internationale, en sa qualité de confident du Président Gamal Abdel Nasser, le chef charismatique des Arabes (1956-1970).
2 – 17.000 ouvrages don à la Bibliothèque d’Alexandrie
Dix-sept mille ouvrages, propriété de Heykal, ont été cédés à la Bibliothèque d’Alexandrie en vertu d’un protocole que Mme Heykal a signé avec le directeur de l’établissement Moustapha Al Fouqqi, supervisant personnellement l’opération de transfert. Un don destiné à contribuer à la formation de la « mémoire nationale ».
La résidence de Heykal a été pratiquement restaurée, à l’exception de son bureau, complètement détruit avec ses meubles, ses tableaux de l’art figuratif. L’herbe folle a envahi les lieux aux murs calcinés.
Heykal a refusé l’accès des photographes après l’incendie de sa demeure afin que ce sinistre ne soit pas instrumentalisé. Son épouse refusera l’offre de m’accompagner pour une visite des lieux quelques années plus tard.
3- La bibliothèque Heykal
Soixante-dix ans de compilation de documents rares et inédits que le journaliste a pu se procurer de par ses fonctions. Des dizaines de milliers de documents se sont volatilisés en fumée, notamment les documents historiques de l’époque contemporaine couvrant la période couvrant la période allant de la Révolution de Juillet 1952 (le coup d’état des Officiers Libres contre le Roi Farouk) à la guerre d’octobre 1973, soit 21 ans de documentation de première importance. Une perte irréparable qui a privé et privera les historiens d’un précieux outil de travail.
« La perte est inimaginable », murmurait la veuve de Heykal à la vue du «désastre intellectuel résultant de cette barbarie insensée, qui a privé les générations futures de documents authentiques sur l’histoire de leur pays».
Par chance, bon nombre de documents ont échappé au feu. Une recension complète et précise du matériau récupéré permettra de se faire une idée du patrimoine sauvegardé.
4- Le matériau sauvegardé
Par chance, dans ce lot figurent des bandes sonores d’entretiens enregistrés avec des personnalités de premier plan de cette séquence historique notamment 15 heures d’entretien d’Hassan Youssef Bacha, secrétaire du cabinet royal du Roi Farouk, témoignant des événements qui ont abouti à la chute de la monarchie. Entretiens accordés à Heykal à la condition expresse que le directeur d’Al Ahram ne publie pas ces propos du vivant du fonctionnaire royal.
Figurent en outre des discussions approfondies avec le philosophe français Jean Paul Sartre et sa compagne Simone de Beauvoir, que le journaliste égyptien se proposait de traduire en français, afin de mettre à la disposition des générations futures les idées en vogue dans la décennie 1960.
Dans le lot également, des textes manuscrits de Gamal Abdel Nasser et des textes manuscrits de Moustapha Kamel au Sultan ottoman, le Khédive Abbas Helmi ;
La correspondance de Heykal avec le philosophe anglais Bertrand Russel, fondateur du tribunal civique sur le Vietnam chargé de juger les crimes de guerre américain; la correspondance de Lord Cromer, résident britannique en Égypte avec sa famille; ainsi que sa correspondance entretenue avec le Maréchal Georges Bernard Montgomery, le vainqueur britannique de la bataille d’Al Alamein contre l’Afrika Korps du maréchal allemand Rommel durant la IIe Guerre mondiale (1940-1945); La correspondance de Heykal avec l’ancien président iranien Mohamad Khatami sur «le dialogue des civilisations».
Enfin, sauvée aussi la correspondance du journaliste égyptien avec ses confrères de la presse internationale, tel Walter Lippman (New York Times), auteur de « Public Opinion » et Denis Hamilton (Times de Londres), ainsi qu’avec Hubert Beuve-Méry (Le Monde-France).
Dans ce lot figurent aussi les correspondances de Heykal avec son maître Mohammad At Tabéhi et avec son confrère égyptien Moustapha Al Amine, ainsi qu’une encyclopédie de «la presse arabe de la 2 me Guerre mondiale à nos jours ».
Ce lot a été épargné, miraculeusement, parce qu’il avait été déposé dans un local situé à proximité de la guérite du gardien de la résidence.
5- Bayt Al Ward (La maison des fleurs) : Che Guevara et Yasser Arafat
L’essentiel de la documentation était en effet entreposé dans Bayt Al Ward (La maison des Fleurs), une vieille bâtisse de la décennie 1950 dont on y accédait par un chemin sablonneux entouré de verdures, qui donnait accès au jardin où Heykal recevait ses hôtes. Selon la nature de l’entretien, il arrivait au journaliste de recevoir ses invités à l’entrée de sa bibliothèque donnant sur le jardin.
L’architecture de la maison s’apparentait à celle d’un hameau suisse et se situait près d’une grande demeure qui avait pour nom « La Pergola ».
En fait, la pergola s’utilise généralement pour créer une zone ombragée ou supporter des plantes grimpantes, sur une terrasse ou au jardin, ce qui explique par extension le nom donné à l’édifice.
Bayt Al Ward a accueilli Che Guevara et Yasser Arafat dans la décennie 1960.
L’icône révolutionnaire latino-américaine était venue s’enquérir auprès de Heykal de l’expérience égyptienne, fasciné qu’il était par l’adhésion populaire dont bénéficiait Nasser alors. Il a rendu visite à Heykal alors qu’il s’apprêtait de démissionner de ses responsabilités gouvernementales à Cuba pour rejoindre le maquis.
Che se proposait de se rendre en Afrique. Nasser l’en dissuada : «Ils vont te prendre pour un nouveau Tarzan. Reste en Amérique latine», lui suggéra le président égyptien. Guevara a tenu compte du conseil de Nasser et trouvera la mort en Bolivie, en octobre 1967, 4 mois après la défaite égyptienne.
Guevara et Arafat étaient différents.
Heykal est à l’origine de la connexion entre Nasser et Arafat. De retour d’un entretien avec le président égyptien, Heykal reçut Arafat à sa résidence, plus précisément à Bayt Al Ward, le jardin des fleurs qui jouxtait sa maison. L’entretien s’est déroulé dans la foulée de la défaite de juin 1967 et de la montée en puissance de la guérilla palestinienne.
Arafat demanda à Heykal d’établir une passerelle vers Nasser.
De retour de son entretien avec le président égyptien, son confident, s’adressant tout à trac à son interlocuteur palestinien, lui signifia le souhait de Nasser : «Toi, Arafat, Abou Iyad, le N° 3 du Fatah et chargé du renseignement, ainsi que Farouk Kaddoumi, qui faisait office de ministre des Affaires étrangères du mouvement palestinien, je vais vous conduire vous trois dans ma voiture pour rencontrer une importante personnalité égyptienne».
A la grande surprise d’Arafat, le chef palestinien s’est retrouvé face à Nasser qui lui dit d’emblée : « Je veux chaque jour entendre une détonation résonner dans le ciel des territoires occupés ».
En octobre 1967, Arafat a décidé de prendre ses distances avec la gestion quotidienne de son mouvement, le Fatah, pour se consacrer aux nouvelles responsabilités qui s’offraient à lui, la présidence de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), la centrale palestinienne regroupant la totalité des mouvements de guérilla. Arafat est donc revenu à Bayt Al Ward prendre la temps de la réflexion.
Ce site a accueilli en outre le président François Mitterrand, qui interviendra par la suite auprès du président Anouar El Sadate en vue de la remise en liberté de Heykal, incarcéré dans le cadre d’un vaste coup de filet de la police égyptienne en vue de réduire au silence les opposants au président égyptien, alors que le successeur de Nasser était en butte à l’hostilité grandissante de la population pour avoir conclu un traité de paix avec Israël.
Heykal a été arrêté en septembre 1981. Sadate sera assassiné un mois plus tard, le 6 octobre lors du défilé militaire célébrant la victoire d’Octobre 1973.
6- Le lieu de dépôt de la documentation de Heykal : Londres ou Le Caire ?
Personne n’avait connaissance de l’endroit où Heykal avait dissimulé sa documentation. A l’exception de quelques rares personnes dans la confidence.
Pour brouiller les pistes et dissuader quiconque de tenter de s’en emparer, Heykal a répandu la rumeur selon laquelle sa colossale documentation était entreposée à Londres, en un lieu sûr, alors qu’elle se trouvait en fait à «Beit Barkache», sa résidence familiale. Il a failli une fois m‘avouer le lieu de conservation de sa documentation, avant de se raviser : «Non ce n’est pas à Londres. C’est une rumeur, mais cela n’est pas vrai. Je veux que tu t’assures par toi-même qu’elle n’est pas à Londres », a-t-il dit à Abdallah Al Sinnawi.
Pareil propos équivalait à un semi-aveu. A défaut de Londres, j’ai alors déduit que la documentation devait être placée dans une autre capitale européenne.
Heykal a caressé le projet de confier sa documentation à l’Université du Caire ou à une maison d’édition, mais y a renoncé, craignant que les autorités égyptiennes ne cherchent à s’en emparer.
Il a aussi songé à en faire un don au Journal « Al Ahram », le siège de sa puissance antérieure, et qui disposait déjà de nombreux documents du journaliste du temps de son magistère. Mais les bouleversements survenus au sein de cette vieille institution, sous les mandats d’Anouar el Sadate et Hosni Moubarak, l’en dissuadèrent.
Il rédigea alors son testament et le confia à son épouse, mentionnant en détail tant les garanties qu’il réclamait des destinataires que les conditions d’utilisation de sa documentation.
Mais les multiples pressions tant au sein de sa famille que de son entourage le conduisirent à renoncer à tout transfert.
Puis l’idée lui est venue de confier sa documentation au syndicat de la presse égyptienne, réclamant qu’un étage complet soit aménagé pour sa bibliothèque afin qu’elle soit accessible aux journalistes des générations futures. Il se ravisa par crainte d’un détournement d’usage.
7- La proposition de l’Université d’Oxford : Une offre de 30 millions de Livres Sterling
L’université d’Oxford avait proposé à Heykal d’acheter un important lot de sa bibliothèque ayant trait à l’Égypte sous la double mandature de Nasser et de Sadate, en vue de l’affecter à sa propre bibliothèque ?
Il était en effet d’’usage que la prestigieuse université britannique veille à acquérir des documents appartenant à des personnalités ayant joué un rôle éminent sur la scène internationale.
Pour Heykal, Oxford a proposé la somme de 30 millions de Livres Sterling. Heykal a décliné l‘offre, considérant que l’Égypte était le seul pays qualifié pour abriter son patrimoine.
Certains documents étaient à l’état d’ébauche, mais Heykal a décidé de les laisser en l’état et de ne pas procéder à une réécriture de ses textes afin de révéler la progression de sa pensée. Ce faisant, il a décidé de laisser à l’histoire le soin de juger et son parcours et l‘époque dans laquelle il a vécu.
En déclinant l’offre d’Oxford, Heykal gardait en mémoire les mésaventures de Bob Woodward, le journaliste de Washington Post, co-auteur avec Carl Bernstein du scandale du Watergate, à l‘origine de la démission anticipée du président Richard Nixon, dans la décennie 1970.
Bob Woodward avait vendu pour cinq millions de dollars ses notes manuscrites sur lesquelles il s’était fondé pour rédiger son livre «Les Hommes du Président». Des chercheurs ont relevé des contradictions entre divers documents considérant que ces différences relevaient d’une tentative de falsifier la vérité; un soupçon qui a porté atteinte à la crédibilité du journaliste américain.
Après la « Révolution de janvier 2011 », qui a abouti à la destitution d’Hosni Moubarak, Heykal a décidé de faire de sa résidence Bayt Barkache, le siège de sa fondation, confirmant son intention que sa bibliothèque demeure à sa place à Bayt Al Ward, le lieu de ses rencontres historiques.
La résidence familiale de Heykal «Bayt Barkache» a subi des réaménagements architecturaux en vue de placer «Bayt Al Ward», le jardin fleuri, au centre de l’édifice, voué à être son centre de sa documentation autrement dit sa bibliothèque.
Selon ses dispositions testamentaires, la bibliothèque sera gérée par une équipe ayant une expérience avérée dans la gestion d’établissements internationaux comparables.
Le 1 er étage de la bibliothèque familiale de Heykal devait être consacré aux visiteurs; Le 2 éme étage aux chercheurs. Le jardin a été affecté à l’usage du public. Un fonds de 5 millions de dollars a été mis à la disposition de la Fondation.
Heykal n’était pas enthousiaste à l’idée de vendre sa documentation. Il a préféré attendre le verdict de l’histoire et des chercheurs, confiant que l’histoire lui rendra justice.
Heykal souhaitait que Barkache soit un « phare intellectuel ». Il était si satisfait de son choix qu’il passait le plus clair de son temps dans sa résidence… jusqu’à ce que les hordes obscurantistes détruisent l’œuvre de sa vie.
Au terme d’une longue période d’incertitude et de supputations, la bibliothèque de Mohammad Hassaneine Heykal a été installée à la prestigieuse Bibliothèque d’Alexandrie, sous la mandature du président Abdel Fattah Sissi.
Fondée en 288 avant JC et définitivement détruite en 642 après JC, la Bibliotheca Alexandrina est la plus célèbre bibliothèque de l’Antiquité. Elle réunissait les ouvrages les plus importants de l’époque. Elle hébergeait entre 40.000 et 400.000 rouleaux de papyrus grâce à la politique volontariste on estime leur nombre entre 40.000 et 400.000 à son apogée
Située sur les rives de la Méditerranée dans la ville d’Alexandrie, les travaux de reconstruction ont duré 7 ans (1995-2002) et coûté 220 millions de dollars.
Inaugurée le 16 octobre 2002, elle a été classée première bibliothèque numérique du 21e siècle. Elle dispose de la plus grande salle de lecture au monde, occupant sept des onze étages du bâtiment principal, offrant 2.000 places assises, 180 salles d’étude et héberge huit millions d’ouvrages.