Quand la technologie s’immisce dans le cerveau !

Quand la technologie s’immisce dans le cerveau ! 1388 980 Nadine Sayegh

Dans le temps, on disait à un ami, tu lis dans mes pensées, maintenant on dirait à notre smartphone tu détectes mes pensées, encore une fois on se retrouve dans le monde des machines, car une nouvelle technologie est née !

Introduite par une étude finlandaise il y a quelques années et développée récemment par une start-up française, elle permet, notamment, de rendre la parole, la vue ou la mobilité à ceux qui en sont privés, de contrôler des drones, mais aussi d’avoir plus de commodité au travail dans un open-space…… puisque cette invention prévoit un bandeau à l’arrière du crâne, capable de décoder les impulsions électriques émises par le cerveau.

Alors, plus besoin d’écrire un message ? Il suffira d’y penser !

Mais comme se balader avec un bandeau toute la journée ne semble pas très pratique, Elon Musk, directeur général de Tesla, réfléchit sur une autre technologie avec des millions de dollars mis sur la table :

«Il faudrait développer une électrode 2 fois plus fine qu’un cheveu que l’on pourrait implanter directement sur le cortex à l’intérieur de la boîte crânienne pour parfaitement cartographier notre activité cérébrale, une fois greffer cette puce nous transformerait en humains «augmentés» capables de déléguer la mémoire et toute la pensée à l’ordinateur».

Mais avant de commander ces objets par la pensée, il est important de comprendre comment une idée de notre cerveau peut avoir un impact sur un objet extérieur.

Luc de Brabandere , philosophe d’entreprise, conférencier et auteur, élucide le phénomène : « Pour certains, les monistes, la pensée est une production du cerveau, indissociable de son support : tout ce qui existe est « matière ».

Pour d’autres, les dualistes, les idées ont une existence en tant que telles, indépendantes de tout cerveau, donc la pensée n’est véhiculée par aucun médium, elle échappe complètement aux lois de la physique ou de la chimie.

Au début de l’Humanité, Platon a certes réagi en présentant une théorie des idées qui postule l’existence d’un monde intelligible totalement séparé du monde sensible. Mais sa conception des choses a été contestée, voire balayée, par son élève et disciple Aristote, qui est resté la référence jusqu’à la Renaissance. Ensuite, Descartes a présenté en 1643 une thèse révolutionnaire : une même substance ne peut à la fois penser et avoir des propriétés matérielles. Mais la thèse dualiste de Descartes se heurte très vite à de rudes problèmes conceptuels.

Si la pensée est totalement distincte du corps, comment expliquer alors que l’on salive à la vue d’un citron par exemple. Le troisième chapitre de l’histoire de ce binôme corps-esprit s’est ouvert au début du XXe siècle avec la théorie de la relativité et la physique quantique. Les deux théories ont en effet en commun d’avoir modifié fondamentalement la relation sujet-objet. Dorénavant, on admet que l’esprit modifie le corps qu’il observe !» Et voilà, le débat est relancé.

Et quel débat !

Aujourd’hui, la plupart des penseurs sont redevenus monistes et penseraient le rapport ‘corps/esprit’ sur le mode ‘ordinateur/programme’. Mais il reste à savoir qui programme qui.

Est-ce que l’homme va rester maître de sa propre programmation ou bien, avec le temps, deviendrait-il programmable ?

Progrès, confort et bonheur, des Gen Y aux Gen Z!

Gen Y pour génération yéyés ; Gen Z pour génération zen

D’une génération à l’autre, le progrès inonde. On s’accommode ou on s’en plaint. Et avec, une grande part de commodité, et, de bonheur ?!

D’après le sondage de la société Gallup, La Finlande est désignée comme « le pays le plus heureux du monde » pour la quatrième année consécutive, devançant le Danemark, la Suisse et l’Islande. L’Allemagne se place à la 13e place, le Canada à la 14e, le Royaume-Uni 17e, les États-Unis 19e, et la France à la 21e.

Transition. Dépression. Frustration. Regret ou amertume. Quelle panoplie !

A voir la consommation croissante d’antidépresseurs, on peut se demander ce qu’il en a été de ces 40 dernières années !

Beaucoup sont restés noyés dans ces objets cultes de leur enfance qui ont perduré ou disparu. Comme l’affirme le sociologue Gérard Mermet : «C’est tout simplement dans la nature humaine de se sentir nostalgique du passé». L’incontournable post-it des bureaux, la danse des canards vendue à des millions d’exemplaires, le blouson Chevignon à l’américaine. Le Rubik’s cube qui rentre au musée d’art moderne de New York, l’éternelle saga Dallas ou le film La Chèvre. La naissance de la console Atari, de Canal+, première chaîne payante, et du Macintosh, premier ordinateur personnel.

Voilà que les années sont passées et l’esprit a changé : les études sont devenues une nécessité sine qua non pour intégrer le tissu social en constante mutation. Le nombre de bacheliers a doublé et les loisirs aussi puisque le temps libre représente 16 années de notre vie. On est submergés par la nouvelle technologie. On travaille moins au détriment du sport, du jardinage, du bricolage, du cinéma et du théâtre. 5h par jour sont consacrées à l’écran, et, tout est plus simple, plus commode. Programmé pour aller plus vite!

Beaucoup de choses se sont métamorphosées et la notion du bonheur aussi. Aujourd’hui, elle est définie par la maîtrise de soi et la connaissance de l’autrui. Tolérance et libéralisation des mœurs sont les thèmes clefs, à l’ordre du jour.

Avortement. Divorce. Euthanasie. Homosexualité. Chacun devient libre de son corps et de son choix. On apprend à s’investir dans les actions socio-humanitaires, avec les handicapés, les immigrés et les seniors de la société.

Entre les familles recomposées, monoparentales, l’homme au foyer, et la pédagogie du neutre (il-elle ou iel), de nouvelles valeurs commencent à se familiariser avec le quotidien. Comme l’affirme le professeur Pierre Bréchon : «Le respect des règles communes est vu de nos jours comme une condition de l’expansion des libertés individuelles».

Cependant, dans un univers où ne cessent d’augmenter : l’égalité homme-femme, l’espérance de vie, le progrès technique, la prise de conscience environnementale et les principes basiques de la société, quelle place reste-t-il encore au bonheur

Nadine Sayegh

Universitaire franco-syrienne, chroniqueuse du site http://lo3batelomam.com/ (Le jeu des Nations), un site dirigé par le journaliste libanais Sami Kleib, ancien responsable du service arabe de RFI et dissident de la chaîne transfrontière du Qatar Al Jazeera. Enseignante polyglotte (anglais, espagnol), elle est animatrice de l'association caritative «Al Sakhra» (Le ROC) pour venir en aide aux Syriens sinistrés par la guerre.

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